BFMTV
Paris Île-de-France

Y a-t-il trop de ruches en Ile-de-France?

placeholder video
Depuis quelques années, de nombreuses ruches ont été installées Île-de-France. Problème, en milieu urbain, les végétaux seraient trop rares pour assurer la survie de toutes les abeilles.

Sur les toits des entreprises, dans les parcs et jardins ou sur les balcons de particuliers... depuis quelques années, les ruches prolifèrent un peu partout en Île-de-France.

En 2018, 2900 apiculteurs basés en Île-de-France ont déclaré détenir 29.300 ruches localisées dans la région, selon un communiqué du Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, daté de juin 2020. Un chiffre en constante hausse.

Les abeilles disparaissent faute de fleurs

Mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle pour la biodiversité francilienne, notamment dans la capitale qui compte plus de 1500 ruches sur ses toits. Car les abeilles n'ont pas assez de fleurs pour se nourrir.

Conséquence, sur le toit de la Rotonde Stalingrad à Paris, sur les quatre ruches présentes, quatre colonies n'ont pas passé l'hiver. Une hécatombe que cette apicultrice attribue à un nombre trop élevé de ruches dans la capitale.

"Nous avec l'association Happyculteur, on prend le parti de ne pas installer des nouvelles ruches, donc on gère des ruches qui sont déjà là. Il faut faire attention à ne pas installer trop de ruches à Paris, il faut les installer à des endroits intéressants, là où il y a de la nourriture pour les abeilles", explique à BFM Paris Lorène Mouchet, apicultrice et chargée de développement pédagogique chez Happyculteur.

Vers la disparition d'autres insectes?

Les ruches se sont multiplié ces dernières années à Paris, au point de créer un deuxième problème en menaçant la survie d'autres espèces d’insectes.

"On n'est pas dans la campagne où il y a des ressources florales, du nectare et du pollen de fleur, abondant non seulement pour les abeilles mais pour les autres espèces pollinisateurs", précise Philippe Le Gall, chercheur à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), au micro de BFM Paris.

"Importer des quantités, même relativement modestes de ruches, mais en nombre, ça veut dire rentrer en compétition avec les insectes pollinisateurs sauvages", détaille le chercheur.

Les abeilles sont en danger mais c’est aussi le cas toutes les autres espèces qui se nourrissent de fleurs. Désormais selon les spécialistes, la priorité n’est donc plus d’installer des ruches, mais de végétaliser Paris.

Elodie Messager, Diane Cacciarella et Alicia Foricher