"Violeur de Tinder": 18 ans de réclusion criminelle requis contre l'accusé

Le "violeur de Tinder" est accusé de viols et agressions sexuelles par 17 femmes (ILLUSTRATION) - Damien Meyer - AFP
Une peine de 18 ans de réclusion criminelle a été requise, ce mardi 30 septembre, devant la cour d'assises d'appel de Créteil dans le Val-de-Marne, à l'encontre de Salim Berrada, "le violeur de Tinder" accusé de viols et d'agressions sexuelles par 17 femmes.
La peine requise se justifie, selon l'avocat général Christophe Auger, par la "gravité des faits" et le "positionnement" de Salim Berrada qui nie tout, arguant que les relations avec ces femmes étaient consenties ou n'ont pas existé.
Debout à son pupitre, Christophe Auger s'est adressé pendant plus de trois heures à l'accusé, prostré dans son box vitré, lunettes rectangulaires sur le nez.
"Un serial violeur"
Ce dernier, un ex-photographe marocain âgé d'aujourd'hui 40 ans, est accusé d'avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes entre 2014 et 2016, après les avoir attirées chez lui via des messages sur les réseaux sociaux ou sites de rencontre, prétextant une séance photos.
"Vous êtes en réalité un serial violeur et c'est ce pourquoi vous serez condamné", assène le magistrat à Salim Berrada qui ne fuit pas son regard, mais réagit peu pendant ces longues heures de réquisitions.
"Vous n'avez pas respecté leur liberté de consentir à une relation sexuelle", lui lance l'avocat général. "Il n'y a que vous qui pensez que vous n'avez rien fait Salim Berrada. Vous seul."
Anticipant les arguments des avocats de la défense, qui plaident mercredi, l'avocat général insiste: dans ce dossier, ce n'est "d'aucune façon la parole des uns contre celle des autres".
Verdict attendu jeudi soir
"Elles ne vous ont jamais revu. Aucune d'elles n'est devenue votre amie", poursuit-il. "Elles attendaient un début de reconnaissance des faits (...) Cela participait à leur reconstruction." L'avocat général a par ailleurs requis une interdiction définitive du territoire français contre Salim Berrada.
Plus tôt mardi, les avocates des parties civiles se sont succédé à la barre, priant la cour de rendre justice à ces femmes dont elles ont loué la "bravoure" et le "courage".
En première instance, la cour criminelle de Paris avait reconnu coupable Salim Berrada de 12 viols et trois agressions sexuelles. Pour deux autres plaignantes, elle l'avait acquitté. Il s'était vu infliger une peine de 18 ans de réclusion criminelle, assortie d'une obligation de quitter le territoire. Le verdict de son procès en appel est attendu jeudi soir. Il encourt 20 ans de réclusion.