Villeneuve-Saint-Georges: les colistiers du député LFI Louis Boyard forment un groupe au conseil municipal sans lui

Près d'un mois après l'installation du conseil municipal de Villeneuve-Saint-Georges élu après une élection partielle, la plupart des colistiers du député LFI Louis Boyard ont annoncé le 13 mars leur souhait de créer un groupe d'opposition sans lui.

Cinq des six conseillers municipaux de Villeneuve-Saint-Georges élus sur la liste du député LFI Louis Boyard ont décidé de former un groupe sans lui, comme l'a annoncé la maire de la commune, Kristell Niasme, ce lundi 17 mars en préambule du conseil municipal, confirmant une information de 94Citoyens.

Le groupe Solidarité et Dignité, qui reprend le nom de la liste soutenue par LFI lors des élections municipales anticipées organisées les 26 janvier et 2 février dernier, est formé par Mamadou Traoré, Mohamed Ben Yakhlef, Juliette Gbagbo, Insaf Chebâane et Alpha Camara. Ils ont déposé cette demande de constitution de groupe le 13 mars, a indiqué l'édile.

Chercher un compromis

Mamadou Traoré, initialement pressenti pour conduire la liste soutenue par LFI avait reculé au troisième rang lorsque le député insoumis avait décidé de mener campagne, mettant en avant sa notoriété et ses soutiens nationaux. Le n°3 estime auprès du média val-de-marnais que la stratégie impulsée par Louis Boyard a échoué. "On a vu les forces et la limite de chacun".

Le militant associatif souhaite un "compromis qui permette à la gauche de gagner aux municipales de 2026, avec en visée les départementales".

Alors que les ennemis politiques du député Louis Boyard se sont réjouis de ce qu'ils considèrent comme une mise à l'écart par ses propres soutiens, le parlementaire ne perd pas la face.

"Je n’ai pas été évincé de mon groupe, c’est factuellement faux car il n’y avait pas de groupe politique. L’Initiative citoyenne villeneuvoise a souhaité en créer un, ce n’était pas mon choix mais je le respecte. Je n’étais pas candidat et n’ai pas pris part au vote" , a-t-il déclaré à 94Citoyens.

Une désunion fatale à la gauche

Pour mémoire, la ville cheminote dirigée par une maire communiste de 2008 à 2020 avait basculé à droite. Ce mandat n'a pas pu aller à son terme après de longs mois de crise politique ayant abouti à la démission d'un tiers du conseil municipal.

Les élections municipales partielles ont été remportées par Kristell Niasme (49%), candidate soutenue par LR lors d'une triangulaire qui l'opposait à la liste LFI du député Louis Boyard (38,75%) et à celle du maire sortant dont elle fut la première adjointe, Philippe Gaudin (12,25%).

Une liste d'union de la gauche avec communistes, écologistes et socialistes menée par Daniel Henry, qualifiée au second tour s'était retirée, appelant à faire battre la droite. Des négociations pour une fusion de cette liste avec celle de Louis Boyard avaient échoué. Le député LFI s'était plaint au soir de sa défaite, le 2 février d'un manque de soutien des partis de gauche.

Florent Bascoul