Val-de-Marne: le conseil d'État valide la construction d'une prison sur des terres agricoles

(Photo d'illustration) - AFP
Le bras de fer continue entre l'État et les élus locaux au sujet de la construction de la prison de Noiseau sur des terres agricoles, dans le Val-de-Marne. Le Conseil d'État a validé, le 10 juin 2025, par décret le projet de construction qui est situé sur 24 hectares de terres agricoles, a révélé le journal Les Échos le 6 septembre dernier.
Les élus, dont le maire de Noiseau, Yvan Femel, et la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, s'opposent, depuis 2018 à la construction de cet établissement pénitentiaire de 800 places.
Le projet, mené par l'Agence publique pour l'immobilier de la justice (APIJ), dont le budget est estimé à 239 millions d'euros, a été adopté en septembre 2024 par le conseil régional d'Île-de-France. La construction de ce centre pénitentiaire doit aboutir en 2027 et fait partie du plan gouvernemental pour lutter contre la surpopulation carcérale, qui vise à construire 15.000 places supplémentaires de détention. Le montant total de cette future prison est estimé à 239 millions d'euros.
Le département va déposer un recours gracieux
L'avis rendu par le conseil d'État est vivement critiqué par Olivier Capitanio, président Les Républicains du département du Val-de-Marne. Ce dernier annonce, dans les Échos, qu'un recours gracieux va être engagé. Cette action consiste à demander à l'administration, ici le conseil d'État, de revenir sur sa position, avant potentiellement d'entamer toute action en justice.
"Ce projet ne doit pas se faire car il n'est pas cohérent avec les objectifs de zéro artificialisation, car il se situe en zone inondable et sur des terres agricoles", a précisé l'élu.
La région Île-de-France avait précisé, dans un communiqué publié le 13 juin dernier, qu'elle se positionnait "en soutien aux élus locaux" pour dénoncer "une artificialisation de près de terres agricoles figurant parmi les dernières du département". Elle souligne également que les élus ont proposé "l'agrandissement de la prison de Fresnes" pour répondre aux besoins carcéraux.