Val-de-Marne: la présence de PFAS mis en évidence dans cinq écoles "à proximité de l'incinérateur d'Ivry"

Photo d'illustration. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Des polluants éternels dans le système d'aération d'écoles primaires. Une étude, réalisée par ToxicoWatch et le Collectif 3R, financée par l'association Zero Waste France, "met en évidence la présence de PFAS et d'autre polluants organiques persistants dans l'air à proximité de l'incinérateur d'Ivry-Paris XIII".
Pour arriver à cette conclusion, les auteurs de l'étude ont analysé les filtres d'aération de cinq écoles, d'Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, situé à "moins de 1.500 mètres" de l'incinérateur de déchets.
Ils ont "mesuré la concentration de métaux lourds et de certains polluants organiques persistants (POPs), tels que les PFAS (substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées), les HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) et les dioxines, en comparaison à des filtres neufs." Pour chaque substance, les filtres usagés présentaient des concentrations "plus importantes".
"Cette pollution pourrait être attribuée à l’activité de l’incinérateur de déchets", estime l'étude.
L'accosiation Zero Waste France et le Collectif 3R jugent désormais "indispensable" l'analyse des gaz qui sortent de la cheminée de l'incinérateur, pour pouvoir lier cette étude à l'incinérateur. Ils souhaitent également mesurer la concentration des PFAS "dans la poussière des habitations à proximité" et de leurs filtres d'aération.
L'étude regrette un manque d'informations
Lors de la réalisation de l'étude, ils ont remarqué que les écoles n'avaient pas toutes la même fréquence de changement de filtres d'aération. Les auteurs de l'étude s'inquiètent "du manque d'informations et de recommandations" sur le sujet.
Pour réduire la pollution aux polluants éternels, Mathilde Rousseau, la co-présidente du Collectif 3R, estime qu'il faut d'abord agir sur les sources de pollution, ici, l'incinérateur. "Nos déchets incinérés étant des sources de pollution, il faut donc les réduire drastiquement", ajoute-t-elle dans le résumé de l'étude.
"L’incinération est devenue une solution privilégiée de traitement des ordures ménagères. Mais rien ne disparaît, tout se transforme: en réalité, l’incinération contribue davantage à disperser les pollutions qu’à les maîtriser", insiste, de son côté, la chargée de projets de Zero Waste France Noémie Brouillard.
Le Syctom parle de "désinformation"
Le Syctom, le service public de gestion des déchets, dénonce, de son côté, "une démarche de désinformation". "Ces résultats ne mettent en lumière aucune nouveauté et dénoncent une pollution des sols et de l’air dont la provenance ne peut être directement imputée à l’UVE d’Ivry-sur-Seine", regrette le Syctom dans un communiqué de presse.
Les "méthodes approximatives" utilisées par les auteurs de l'étude et leurs "conclusions biaisées", selon le Syctom, pourraient créer "un sentiment d'angoisse chez les riverains".
Le gestionnaire des déchets rappellent que ses installations sont soumises aux contrôles "les plus stricts d'Europe", et les résultats sont toujours "très en-dessous des seuils réglementaires". Le Syctom rappelle, également, son travail de transparence vis-à-vis du public.