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Paris Île-de-France

Occupation d'un bâtiment vide à Gentilly: les personnes migrantes "ont été évacuées progressivement"

Une personne a été placée en garde à vue après l'intervention de la police.

Une personne a été placée en garde à vue après l'intervention de la police. - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Plusieurs centaines de migrants ont occupé un bâtiment vide à Gentilly, ce dimanche. Des opérations de police ont été menées et les migrants ont été évacués progressivement. Des gymnases ont été ouverts pour les femmes et enfants en bas âge, mais Mathilde Panot assure qu'une centaine d'entre eux dormiront dehors ce soir.

Quelque 300 à 400 personnes immigrées sans-abri occupent un bâtiment vide de Gentilly (Val-de-Marne), en banlieue parisienne, et plusieurs dizaines d'entre elles se sont retranchées sur le toit pour éviter leur expulsion du lieu, a appris l'AFP dimanche auprès d'associations.

Dimanche, la préfecture du Val-de-Marne et la préfecture de Police sont revenues sur les évènements dans un communiqué commun. "Les occupants du squat ont été évacués progressivement", annoncent-ils.

"La constitution de ce squat était illégale et le bâtiment d'anciens bureaux n'était absolument pas adapté pour héberger des personnes au regard de son état et de l'absence d'électricité, est-il expliqué dans le communiqué. Il se situait en outre à proximité immédiate d'établissements scolaires et municipaux."

D'après les autorités, des femmes et des enfants figurent parmi les personnes présentes dans le bâtiment abandonné et certains d'entre eux se sont également "retranchées sur le toit terrasse du local" pour éviter leur expulsion.

Des opérations de mises à l'abri ont été effectuées pour ces "personnes vulnérables", femmes et enfants. D'après les autorités, trois gymnases du Val-de-Marne ont été réquisitionnés. Ils se situent à Gentilly, Arcueil et Cachan.

Plus tôt dans l'après-midi, Mathilde Panot, député du département et présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale, s'est rendue sur place. Dans une publication postée sur Twitter, la député" a précisé que "malgré plusieurs mises à l'abri temporaire, plus d'une centaine de personnes dont des enfants de moins d'un an dormiront encore à la rue ce soir". Elle a également appelé l'Etat à "prendre ses responsabilités".

Ces migrants ont pénétré vers minuit, dans la nuit de samedi à dimanche, dans ce bâtiment vide de 8.000 m² "voué à la destruction" dont ils ont fait "une réquisition citoyenne", a indiqué United Migrants, association qui les soutient.

Un organisateur placé en garde à vue

Les forces de l'ordre, arrivées sur place, "ont stoppé les entrées puis invité les personnes à quitter les lieux, ce qu'elles ont refusé", a rapporté à l'AFP la préfecture de police.

Le responsable de l'association a été interpellé, a-t-elle ajouté. Sollicité par l'AFP, le parquet de Créteil a indiqué qu'un des responsables de l'opération en était en garde à vue pour "dégradation en réunion".

"C'est un militant bien connu des services de police pour de nombreuses actions de ce type dans des locaux désaffectés impropres à l'habitation", selon une source proche du dossier.

"Ces 400 personnes sont sans domicile. Elles ont déjà épuisé les solutions temporaires de logement (...). Afin d'éviter de dormir une énième fois à la rue avec tous les dangers et difficultés que cela entraîne, elles ont décidé d'occuper ce lieu", a argumenté l'association.

"Les habitant.e.s s'engagent à maintenir la propreté des lieux et à assurer une occupation calme dans le respect du voisinage", a indiqué United Migrants.

Des femmes et enfants présents

"La constitution de ce squat est illégale et n'est pas adaptée pour héberger des personnes au regard de l'état du bâtiment et de l'absence d'électricité", a souligné de son côté la PP, précisant qu'une centaine de femmes et enfants se trouvaient sur place. Il s'agit essentiellement d'exilés originaires d'Afrique (Soudanais, Tchadiens, Ivoiriens...) ou d'Afghanistan, dont plusieurs familles.

Dimanche matin, "environ 300 personnes sont toujours sur place", dont "une quarantaine de personnes retranchées sur le toit pour éviter de se faire expulser", a ajouté Madeleine Barataud, une militante associative présente sur place.

C.L. avec AFP