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Paris Île-de-France

Val-de-Marne: neuf mois de grève pour les travailleurs sans-papiers de Chronopost

Chronopost  - La Poste

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"Pour l'instant, dans ces travaux-là, ce sont des migrants (...) mais demain, toutes les professions subiront le même sort" de la précarité, a notamment déclaré Olivier Faure (PS) lors d'un rassemblement de soutien ce mercredi.

Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure est venu soutenir mercredi des travailleurs sans-papiers de Chronopost, qui tiennent un piquet de grève à Alfortville (Val-de-Marne) depuis neuf mois

"Je suis venu exiger avec eux la justice", a déclaré à la tribune Olivier Faure, devant plus d'une centaine de grévistes.

"Il faut régulariser ces personnes-là"

Ce piquet de grève, érigé jour pour jour il y a neuf mois, rassemble notamment des travailleurs sans-papiers de Chronopost et DPD, filiales de La Poste. Certains d'entre eux y vivent, dans des abris de fortune bâchés qui bravaient la pluie mercredi, au bord d'une route d'une zone industrielle, à une dizaine de kilomètres au sud de Paris.

Embauché via une agence d'intérim par Chronopost en 2019, Kanté Salaouf a admis avoir présenté les papiers de son cousin. "Ils savaient bien que c'était pas moi", a affirmé le jeune Malien de 29 ans, "mon cousin a 40 ans !" "Ils m'ont laissé travaillé trois heures par jour pour 600 euros par mois", a-t-il encore précisé.

"Il faut régulariser ces personnes-là", avait demandé en janvier dernier la maire de Paris Anne Hidalgo, alors candidate PS à la présidentielle.

Une trentaine de travailleurs sans-papiers qui campaient depuis six mois devant ce centre de tri de Chronopost à Alfortville s'étaient vu accorder un titre de séjour en 2019, a rappelé mercredi au micro le maire de la ville Luc Carvounas (PS).

La Poste a été condamnée en juillet 2019, puis en septembre 2020 en appel, pour prêt illicite de main-d'oeuvre et délit de marchandage à la suite de la mort d'un salarié non-déclaré, Seydou Bagaga, employé par un sous-traitant de Coliposte, qui s'était noyé en voulant rattraper un colis tombé dans la Seine.

A.G avec AFP