Val-de-Marne: environ 400 jeunes migrants dans un campement, selon des associations

(photo d'illustration) - Roy ISSA © 2019 AFP
Près de 200 tentes sont installées, certaines depuis cet été, aux portes de Paris, sur un quai au bord de la Seine, sous deux ponts qui relient Ivry à Charenton.
Pour la majorité d'entre eux, ces jeunes en errance, originaires de pays d'Afrique de l'Ouest ou d'Afghanistan, n'ont pas été déclarés mineurs non accompagnés (MNA) et ont déposé un recours auprès d'un juge des enfants afin de pouvoir être suivis par l'Aide sociale à l'enfance (ASE) et être mis à l'abri.
"La nuit, on n'arrive pas à dormir à cause du froid et du bruit des voitures, et il y a de plus en plus de bagarres", raconte Adama, arrivé de Côte d'Ivoire et rencontré jeudi par l'AFP lors d'une distribution de repas.
Ce soir de novembre, du pain, de la soupe, et du fromage leur sont distribués sous la pluie par des habitants.
Une situation "critique"
Selon Agathe Nadimi, présidente du collectif Les midi du Mie, la "situation ici devient critique". "Ce n'est pas normal qu'il n'existe pas de solution d'hébergement pour ces mineurs en recours", qui peuvent durer plusieurs mois, déplore-t-elle.
Comme toutes les associations présentes sur place, dont Utopia et Médecins sans frontières, elle espère "une solution de mise à l'abri urgente" car "tous les soirs de nouveaux jeunes, à qui on a refusé la minorité, arrivent sur le campement".
"Ici, c'est l'exemple même de l'horreur que vivent les MNA, ces jeunes sont laissés pour compte... l'État fabrique de la délinquance", affirme Yann Manzi d'Utopia.
À leurs côtés, Philippe Bouyssou, le maire PCF d'Ivry, a demandé à la préfecture l'ouverture de places d'hébergement, le temps du traitement des dossiers. "À l'entrée de l'hiver, je suis très inquiet de la situation sanitaire et psychologique de ces jeunes", a-t-il indiqué.
Présente jeudi soir, la sénatrice de Paris Esther Benbassa insiste sur "l'état de ces mineurs isolés qui se dégrade", et d'interroger: "Mais que fait le gouvernement?"
Sollicité par l'AFP, le département du Val-de-Marne, dont dépend l'ASE, affirme avoir "pleinement conscience de la situation préoccupante" tout en étant à "la disposition des services de l'État pour "toutes les questions liées à la protection de l'enfance". La préfecture n'a pas répondu dans l'immédiat.