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Paris Île-de-France

Val-de-Marne: avis défavorable pour le prolongement de la ligne 1 du métro

La ligne 1 du métro parisien.

La ligne 1 du métro parisien. - BERTRAND GUAY / AFP

La commision d'enquête a émis un avis défavorable sur la connexion entre les villes de Vincennes et Fontenay-sous-Bois, a annoncé ce mardi la préfecture. Le prix du projet et son impact environnemental ont pesé dans la balance.

La commission d'enquête sur le prolongement de la ligne 1 du métro parisien a émis un avis défavorable sur la connexion entre la ville de Vincennes et Fontenay-sous-Bois, fait savoir la préfecture ce mardi 3 mai.

La commission d'enquête a rendu son rapport début mai à la préfecture du Val-de-Marne. Elle considère que si l'objectif "présente bien un caractère d'intérêt général, la balance avantages/inconvénients de l'ensemble des critères penche incontestablement du côté des inconvénients que générerait un tel projet".

La commission estime que le projet est à la fois trop onéreux (1,4 milliard d'euros), que les travaux ont déjà pris du retard et qu'il porte atteinte à l'environnement. Elle pointe aussi le risque d'inondation lié à la proximité d'une nappe phréatique.

Le maire de Neuilly-Plaisance salue cette décision

Christian Demuynck, maire de Neuilly-Plaisance, salue dans un communiqué cette décision. "Par son avis défavorable, la commission d'enquête justifie la mobilisation des 2.000 Nocéens, portée par les élus, ayant manifesté leur opposition", poursuit le premier magistrat. La construction d'un centre de dépannage des trains sur le site de la zone d'activités de la Fontaine du Vaisseau mettrait "en péril 50 entreprises et plus de 400 emplois", poursuit Christian Demuynck qui parle de "première victoire" pour la Ville et ses habitants.

La municipalité a toujours tenue une ligne claire: oui au prolongement du métro 1, mais non à la construction d'un centre de dépannage des rames sur la zone d'activités."

L'enquête avait organisée du 31 janvier au 2 mars à Paris, dans le XIIe arrondissement, mais aussi à Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Montreuil. Les habitants de Neuilly-Plaisance avaient également été consultés.

Patrice Bessac, maire de Montreuil, regrette le choix de la commission

Au contraire du maire de Neuilly-Plaisance, le maire de Montreuil, Patrice Bessac regrette que les arguments avancés par la commission "ne prennent pas en compte la réalité des quartiers et les besoins de ses habitants."

Dans ses conclusions, la commission met en avant les bus comme alternative au prolongement de la ligne 1.

A Montreuil, une telle situation ne serait pas tenable alors même que le réseau de bus est déjà extrêmement encombré", insiste le maire dans un communiqué partagé sur Twitter.

Patrice Bessac souhaite dans sa commune "désengorger le réseau routier en offrant une alternative crédible à la voiture qui permettrait de lutter plus efficacement contre la pollution automobile".

Un tunnel de 5 km

Pour rappel, le projet consiste en la création d'un tunnel long de 5 km environ, de trois nouvelles stations (Les Rigollots, Grands Pêchers et Val-de-Fontenay), d'un centre de dépannage des trains en arrière-gare sur la commune de Neuilly-Plaisance. L'objectif étant de désenclaver plusieurs quartiers de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne et réduire ainsi le bilan carbone de leurs habitants.

Les villes qui seraient desservies par ce projet sont déjà connectées avec les RER A et E, et à terme avec la ligne 15 Est et le prolongement du tramway T1.

Ce projet agite l'Est parisien depuis plusieurs mois, en confrontant partisans des transports en commun aux défenseurs d'arbres centenaires. Avec ce prolongement, la ligne 1 doit transporter 95.000 voyageurs par jour. Les travaux sont actuellement prévus pour être réalisés entre 2028 et 2035.

Charlotte Lesage avec AFP