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Val-d'Oise: deux policiers condamnés à de la prison avec sursis pour des violences lors d'une interpellation

Police (illustration)

Police (illustration) - AFP

Le premier policier écope de six mois de prison avec sursis, quand le deuxième a été condamné à huit mois avec sursis. Ce dernier a également l'interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an.

Deux policiers ont été condamnés ce jeudi 1er août à six et huit mois de prison avec sursis pour avoir porté des coups de poing et déclenché plusieurs fois un pistolet à impulsion électrique à l'encontre d'un jeune homme en 2021 dans le Val-d'Oise.

Le policier condamné à huit mois de prison avec sursis simple a également l'interdiction d'exercer sur la voie publique pendant un an. Un troisième fonctionnaire, également poursuivi pour violences, a été relaxé au bénéfice du doute. Les deux autres membres de l'équipage, qui comparaissaient pour s'être abstenus d'avoir empêché les violences, ont été relaxés.

Fin juin, le procès avait été marqué par l'omerta et les déclarations allusives. L'instruction avait d'ailleurs connu un basculement grâce au témoignage d'un des fonctionnaires, ostracisé depuis.

De multiples hématomes et contusions

En janvier 2021, les cinq membres du groupe de sécurité de proximité du commissariat d'Argenteuil sont en patrouille dans un quartier plutôt calme de Cormeilles-en-Parisis.

Lors d'un contrôle dans les parties communes d'un immeuble, ils découvrent dans un téléphone la photo privée d'un collègue en bas résille. Depuis quelques jours, celle-ci circule sur les réseaux sociaux. La situation se tend.

Pendant l'intervention de 40 minutes, "il y a eu deux coups de poing, des coups de pied au niveau du genou et des coups de taser... une quinzaine", avait décrit lors du procès le jeune homme, âgé de 19 ans à l'époque des faits, assurant ne pas s'être débattu, tétanisé par la peur.

Les examens médicaux constateront de multiples hématomes et contusions au niveau du visage et de la jambe gauche, ainsi que des retentissements psychologiques.

27 déclenchements de taser

À l'audience, les trois fonctionnaires ont réfuté les coups. Le chef du groupe, détenteur du pistolet à impulsion électrique, a expliqué ne l'avoir utilisé qu'une seule fois "en mode contact" - directement sur le jeune homme - et le reste en mode dissuasif (un déclenchement du bruit). L'analyse de l'arme a fait état de 27 déclenchements, 26 d'une seconde et un de cinq secondes.

Un fonctionnaire "a mis un coup de poing", un autre "plusieurs coups de taser sans aucun motif", avait pourtant déclaré en audition leur collègue, tout en craignant une mise au ban après son témoignage.

Depuis, il a été mis en détachement de la police à sa demande et a déménagé dans une autre région.

E.R. avec AFP