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Suicide d'Evaëlle: sa mère se dit "combative" après la relaxe de l'enseignante accusée d'harcèlement

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L'enseignante accusée d'avoir poussé au suicide Evaëlle, une enfant de 11 ans victime de harcèlement scolaire, a été relaxée, ce jeudi 10 avril. Sur BFMTV, la mère de la jeune fille a dénoncé une "réalité tronquée" après cette décision de justice.

Alors que l'enseignante accusée d'avoir poussé au suicide Evaëlle, de harcèlement scolaire, a été relaxée ce jeudi 10 avril, par le tribunal correctionnel de Pontoise, la mère de l'enfant de 11 ans se dit, sur BFMTV, "encore plus combative".

"C'est une réalité qui est tronquée, qui est montré d'une certaine manière, qui balaie tous les témoignages des enfants, qui met leur parole de côté", dénonce Marie Dupuis sur BFMTV.

Pour la mère d'Evaëlle, la culpabilité de l'enseignante est indéniable. "Elle a un rôle, elle a participé au mal-être de notre fille qui a conduit à cet acte désespéré du 21 juin" 2019, soutient-elle.

"On est atterré"

Face à la décision de justice du tribunal correctionnel de Pontoise, la mère d'Evaëlle se dit "atterré". "Ce qui me met en colère, c'est la façon dont elle (la juge) a justifié cette relaxe", tance-t-elle.

La présidente du tribunal a, en effet, considéré que les éléments à charge contre la professeure d'Evaëlle étaient "discordants, indirects, peu circonstanciés" ou relevant de "comportements adaptés et légitimes s'agissant de l'autorité dont doit faire preuve un enseignant en classe".

La professeure "n’a pas cherché volontairement une dégradation des conditions de vie d'Evaëlle", a déclaré la présidente du tribunal, concluant que le harcèlement involontaire n'existant pas, cela ne peut donner lieu à une condamnation.

Une volonté de reconnaissance de la "culpabilité"

Quand on lui demande ce qu'elle aurait voulu entendre à l'issue de ce procès, Marie Dupuis répond: "la culpabilité" (...) une reconnaissance qu'elle (l'enseignante) a dépassé le cadre bienveillant de la liberté pédagogique qui est donnée aux enseignants".

"Je pense que la société est prête à entendre que peut-être qu'un professeur peut harceler un élève et qu'il faut traiter le problème. Mais j'avais cette interrogation: est-ce que la justice, elle, est prête? Je pense qu'on a notre réponse", a confié la mère de famille.

Plus tôt dans la journée, l'avocate des parents d'Evaëlle a annoncé faire appel sur le volet civil. Sur le volet pénal, seul le parquet peut faire appel et a dix jours pour se manifester.

En 2018-2019, l'enseignante jugée avait eu dans sa classe pendant plusieurs mois la collégienne avant qu’elle ne change d’établissement et se suicide en fin de 6e. Lors du procès, l’enseignante avait clamé son innocence. "Ce qui me blesse, c’est qu’on me dise que je suis responsable de la mort d’Evaëlle", avait-elle déclaré, martelant: "Je n'ai pas humilié Evaëlle".

Orlane Edouard