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Val-d Oise

Port Cergy: la première marina francilienne sauvée, le développement du tourisme fluvial en ligne de mire

La marina de Cergy, créée à la fin des années 80, dispose de 60 anneaux pour accueillir des bateaux.

La marina de Cergy, créée à la fin des années 80, dispose de 60 anneaux pour accueillir des bateaux. - Laurent Defrocourt - CACP

Le projet de rachat de la marina de Cergy doit être entérinée définitivement lors d'un vote en conseil communautaire, prévu le mardi 4 mars prochain. L'agglomération souhaite y développer le tourisme fluvial.

La marina de Cergy devrait bien rester à flot. Plus connue sous le nom de Port Cergy, le site représentant la première marina d'Île-de-France, en termes d'ancienneté, était dans un flou total quant à son avenir.

Mais ce lundi 3 février, Jean-Paul Jeandon, président de la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise (CACP), a acté la décision d'un sauvetage de Port Cergy au travers du rachat de la marina.

Comme initialement dévoilé par nos confrères de la Gazette du Val-d'Oise, et confirmé par BFMTV.com, la solution a été actée afin de ne pas voir mourir le site, jusqu'ici détenu par la Chambre de commerce et d'Industrie d'Île-de-France (CCI), propriétaire de la marina depuis un peu plus de 30 ans.

Ouvert en 1991, ce port de plaisance bien connu des Val-d'Oisiens représente un véritable bol d'air anti urbain, au sein même de la ville, à quelques encablures seulement des constructions bétonnées et du brouhaha permanent de Cergy-Préfecture. Pourtant, si le lieu peut être considéré comme l'un des atouts phares de l'écrin cergyssois, celui-ci était en péril depuis déjà plus d'un an.

Menace sur les services proposés par la capitainerie

La concession de la marina devait en effet prendre fin après un bail de 30 ans, en fin 2023. Mais faute de repreneur solide, cette concession a été renouvelée à plusieurs reprises sur de courtes périodes. Le dernier prolongement de ce contrat, d'une durée de trois mois, s'étendait jusqu'au 15 mars 2025. Or la CCI ne souhaitait pas se porter candidate à nouveau.

"Ce n'est pas que la marina est au bord du gouffre [financier]. Le problème c'est que le concessionnaire, la CCI, voit sa concession s'arrêter, et dit que la gestion de la marina n'est pas de ses compétences", martèle Jean-Paul Jeandon, soulignant tout de même le poids des investissements liés à la détention d'une marina.

Concrètement, au 15 mars 2025, si aucune institution ne se manifestait pour racheter Port Cergy à la CCI, la marina aurait alors été coupée de son alimentation en eau courante et en électricité. Les services d'entretien proposés par la capitainerie (douches, boîtes aux lettres, etc…), auraient été arrêtés net.

De quoi laisser planer, aussi, une certaine crainte sur la centaine d'emplois indirectement liés au site, engendrés par l'activité touristique de la marina, notamment au travers des multiples restaurants et bars situés sur les quais.

Un vote crucial prévu le 4 mars prochain

Hors de question cependant, pour Jean-Paul Jeandon, de laisser couler la marina. Alors depuis plusieurs mois, le maire socialiste nageait à contre-courant de la tendance avec une idée en tête: la reprise de la concession par la communauté d'agglomération de Cergy-Pontoise.

Une décision dévoilée début février en bureau communautaire, mais qui devra encore être votée en conseil communautaire le mardi 4 mars prochain. Aux yeux de Jean-Paul Jeandon, la confiance est de mise avant ce vote, même s'il existe encore des risques

"Il n'y a pas eu de commentaires lors de la présentation en bureau communautaire. On est assez confiants sur le fait d'avoir un vote positif. (...) Je ne vois pas de raisons aujourd'hui qui font qu'une majorité de gens votent contre le rachat", estime le président de l'agglomération.

L'achat de l'agglomération comporterait alors non seulement la marina, mais la capitainerie ainsi qu'un terrain adjacent. Le prix d'achat, lui, sera "annoncés une semaine avant" le rachat, afin de respecter les "principes démocratiques".

Quel horizon pour Port Cergy?

Dans le cadre du rachat, l'agglomération assure qu'il y aura un "maintien des tarifs 2025 déjà fixés par la CCI" pour ce qui est des bateaux louant leur emplacement à l'année dans le port de plaisance. Le port décompte 60 anneaux, pour environ 50 bateaux stationnés à l'heure actuelle. Parmi eux, une vingtaine de ces navires représentent le domicile principal de Cergyssois, ceux-ci étant d'ailleurs réunis sous la bannière de l'Association des plaisanciers de Port Cergy.

L'un des enjeux touristiques à l'avenir sera, selon Jean-Paul Jeandon, d'améliorer "la capacité d'accueillir en halte plus de bateaux".

"Il y a une activité commerciale à reprendre pour avoir, sur l'Oise, des haltes fluviales de bateaux pour une journée ou deux. L'association des plaisanciers, gérée par ceux qui habitent sur leur bateau, doit aussi faire son boulot d'attractivité, d'animation, qui fait que les gens viennent en bateau pour passer une soirée ou deux", estime le président de l'agglomération.

Afin d'appuyer cette "redynamisation" du port, l'idée est aussi, à terme, de pouvoir laisser la gestion de la marina à l'Office de tourisme intercommunal (OTI). Cette "délégation future à l'OTI" permettra, d'après l'agglomération, d'assurer "ainsi une cohérence avec les autres haltes fluviales gérées par l’OTI", notamment celles situées à Pontoise.

Vers l'arrivée de bateaux sans permis?

Dans les faits, l'un des axes de travail touristique serait d'accentuer le tourisme fluvial, sur la rivière de l'Oise notamment, celle-ci longeant notamment le Parc naturel régional du Vexin français et quelques lieux historiques.

"On développe des balades de Pontoise vers Auvers-sur-Oise (ville notamment connue pour abriter la dernière demeure de Van Gogh, classée comme monument historique, NDLR) d'un côté, et de l'autre côté de Cergy vers Conflans. Notre objectif est de développer beaucoup plus ces balades fluviales", décrit Jean-Paul Jeandon. L'actuel maire de Cergy aimerait par ailleurs développer les activités nautiques, à l'image de bateaux sans permis permettant ainsi l'accès à davantage de publics.

"On est vraiment preneurs pour que des gens puissent développer des activités privées au niveau nautique. Les croisières en sont une première, qu'on porte avec l'office du tourisme et qui marche très bien, mais nous n'avons qu'un seul bateau donc il faut des prestataires", insiste encore Jean-Paul Jeandon.

Un travail à développer en 2025, année sur laquelle le maire socialiste de Cergy se dit totalement "focalisé", sans pour le moment penser officiellement à 2026 et ses élections municipales.

Alexis Lalemant Journaliste