"Cela brûle tellement fort": des pompiers décorés pour avoir sauvé les résidents d'un Ehpad lors d'un incendie

Une médaille de courage et de dévouement a été remise à plusieurs sapeurs-pompiers du Val-d'Oise, après avoir sauvé le 1er février dernier cinq résidents d'un Ehpad en flammes à Bouffémont. Un sauvetage "au péril de leur vie", salue le Sdis du département, qui évoque un "courage exemplaire".
Il y a cinq mois, le troisième étage de l'Ehpad s'est embrasé, piégeant huit résidents. Trois d'entre eux ont malgré tout perdu la vie, mais 14 sapeurs-pompiers ont réussi à mettre en sécurité les autres personnes âgées piégées dans leurs chambres.
"On sait tout de suite que cela va être difficile et qu’il y aura des sauvetages à effectuer", raconte Christophe Seveste, chef de colonne sur l’intervention et commandant des opérations de secours, auprès du Parisien.
Une première équipe a d'abord tenté d'accéder à l'étage, en vain. "Cela brûle tellement fort derrière les portes coupe-feu qui se sont fermées qu’on ne peut pas entrer", rapporte à son tour Hervé Contaut, l’adjudant-chef du centre de secours de Domont.
"Une intervention marquante"
Une lance est installée et permet de progresser dans le couloir. Les sauvetages commencent alors, tandis que certains résidents ont perdu connaissance. "Le but, c’était de soustraire les gens à la fumée. C’était la priorité."
"Le couloir était complètement enfumé. On ne voyait pas devant la main", confie au Parisien le lieutenant Franck Pautonnier, du centre de secours d’Eaubonne. "Nous avons progressé au toucher, avec les masques".
Si les soldats du feu ont reçu avec fierté leur décoration, ce samedi matin-là est aussi un souvenir douloureux, avec la mort de trois personnes.
"Intervenir dans un Ehpad, ce n’est pas courant", explique Hervé Contaut. "C’est une intervention marquante. On sait dès le départ que nous allons secourir des personnes fragiles, dont la mobilité est souvent réduite."
Une enquête pour "homicides involontaires" est en cours, confiée par le parquet de Pontoise aux gendarmes de la brigade de recherche de Montmorency. Des auditions se poursuivent.
Les premiers éléments de l'enquête montrent un possible départ de feu dans une buanderie de l'étage. La piste accidentelle reste privilégiée.