Ce que l'on sait sur l'arrestation d'un Russo-ukrainien retrouvé avec des explosifs près de Roissy

Il était près de 16h30, ce lundi 3 juin, lorsque les sapeurs-pompiers ont pris en charge un homme gravement brûlé au niveau du bras et du visage dans un hôtel situé à Roissy-en-France (Val-d'Oise), à proximité directe de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il présentait "des brûlures importantes" à la tête "à la suite d'une explosion", a expliqué le parquet national antiterroriste (Pnat).
• Des explosifs artisanaux retrouvés
Prévenus par les secours, les gendarmes ont retrouvé dans la chambre de l'homme un atelier de confection d'explosifs ainsi que des engins explosifs et incendiaires artisanaux.
Les explosifs étaient conçus selon une vieille méthode qui consiste à les relier à un téléphone pour les déclencher avec un appel téléphonique, précisent des sources concordantes à BFMTV. L'un de ces engins a d'ailleurs explosé.

En parallèle, l'hôtel a été évacué pour que les gendarmes puissent sécuriser ses occupants et faire les premières constatations et perquisitions. Ces dernières ont été réalisés par les techniciens en identification criminelle du groupement de gendarmerie du Val-d'Oise et la section de recherche de Versailles.
"J’ai vu pas mal de monde, des pompiers et des gendarmes qui bloquaient toute la route. On a appris qu’il y avait eu un petit incident à l’hôtel en face. Il y avait beaucoup de monde et des alarmes qui retentissaient", a expliqué à BFMTV Chafiaa, une restauratrice voisine de l'hôtel.
• Qui est l'homme en garde à vue?
En raison de ses blessures, l'homme a été immédiatement transféré vers un centre hospitalier, puis placé en garde à vue aux alentours de 21h après avoir reçu des soins. Le suspect, âgé de 26 ans, est de nationalités russes et ukrainiennes, selon les différents passeports retrouvés dans sa chambre. Il est originaire de la région du Donbass russophone.
"Il est passé sous les radars. L’un de ces passeports aurait pu lui permettre de repartir rapidement sans éveiller les soupçons. C'est je crois très inquiétant, ça montre à mon sens qu’on est bien en présence d’actions conçues, planifiées, organisées par des états", a estimé Jérôme Poirot, consultant renseignement BFMTV.
• Le parquet antiterroriste saisi
À la suite du début de la garde à vue et au vu des premières déclarations du suspect, les gendarmes ont été déssaisi de l'enquête au profit de la DGSI (Direction générale de la Sécurité intérieure) et du PNAT (Parquet national anti-terroriste).
L'enquête a été ouverte pour les chefs de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d’atteintes aux personnes et détention de substance ou produit incendiaire ou explosif ou d’éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif en vue de préparer une destruction, dégradation ou atteinte aux personnes, en relation avec une entreprise terroriste.
Fin mai, avant cette arrestation, le ministère de l'Intérieur avait fait état de 50 attentats déjoués par les services de renseignement français depuis 2017. Le dernier projet d'attentat déjoué, dont la presse s'est fait l'écho le 31 mai, serait d'inspiration islamiste: un Tchétchène de 18 ans, inconnu des services de renseignement, a été mis en examen et écroué le 26 mai pour avoir envisagé de commettre un attentat visant les épreuves de football des Jeux olympiques à Saint-Etienne.