"Ça ne s'arrête pas": un élu du Val-d'Oise exige un "couvre-feu" à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle

Le maire de Montmorency (Val-d'Oise) Maxime Thory a réaffirmé, sur BFMTV, ce lundi 15 septembre, sa demande de "réduction du trafic" et de "couvre-feu" sur l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
L'édile souhaite notamment que les vols de nuit soient définitivement interdits. "Ça ne s'arrête pas. À l'aéroport de Roissy, on a des avions qui atterrissent et décollent 24 heures sur 24. Cela génère un mécontentement de la population et des élus, qui demandent un couvre-feu et une réduction du trafic", a-t-il insisté.
Inauguré en 1974, cet aéroport accueille aujourd'hui près de 70 millions de passagers par an, et enregistre 475.000 mouvements d'avions par an, soit 1.300 par jour, selon le Centre national d'études spatiales. Contactée par Le Parisien, la présidente de l'Association de défense contre les nuisances aériennes François Brochot exige, elle aussi, un couvre-feu.
"Il n'y a qu'en France qu'on voit ça", a-t-elle confié à nos confrères. "Francfort a un couvre-feu de 23 heures à 5 heures du matin, Heathrow a deux fois moins de vols de nuit que chez nous, à Amsterdam il y a moins de vols de nuit aussi."
Prendre exemple sur le couvre-feu d'Orly
Le maire de Montmorency voudrait que le modèle de l'aéroport d'Orly, situé entre les départements de l'Essonne et du Val-de-Marne, soit dupliqué à Roissy-Charles de Gaulle.
"Les riverains de l'aéroport de Roissy n'ont pas les mêmes droits que ceux de l'aéroport d'Orly, où vous avez 6h30 de couvre-feu", regrette Maxime Thory.
À Orly, les décollages sont interdits après 23h15 et les atterrissages après 23h30, et jusqu'à 6 heures du matin dans les deux cas. Même si, pour les élus des départements concernés, ce n'est pas suffisant. Sept communes de la zone concernée par le passage des avions de l'aéroport d'Orly ont attaqué un arrêté ministériel devant le Conseil d'État. Le texte redéfinit le couvre-feu en place, mais serait "une vaste supercherie", selon le maire de Villeneuve-le-Roi Didier Gonzales.
Une proposition de loi transpartisane déposée à l'Assemblée
À l'occasion de la Journée internationale pour l'interdiction des vols de nuit dans les aéroports, ce samedi 13 septembre, le député de la 7e circonscription du Val-d'Oise Romain Eskenazi (PS) a repartagé, sur le réseau social X, sa proposition de loi transpartisane sur le sujet. Déposée en avril 2025, elle vise à "renforcer les pouvoirs de l'Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires".
Le texte prévoit notamment de doubler les sanctions infligées aux compagnies en cas de non-respect des règles environnementales et sonores. Romain Eskenazi souhaite également agir au niveau européen, en mettant en place un cadre plus strict.
Pour rappel, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît que le bruit des transports peut provoquer plusieurs problèmes de santé tels que des perturbations du sommeil, une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, un retard d'apprentissage chez les enfants et une gêne due au bruit.