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Paris Île-de-France

Une patiente en chimiothérapie se rendant à l'hôpital verbalisée par la SNCF pour un billet acheté après le départ du train

(photo d'illustration).

(photo d'illustration). - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

Ce vendredi 20 juin, Ludivine devait se rendre à l'institut Curie de Paris pour suivre sa chimiothérapie. A bord d'un TER en retard, un contrôleur lui a finalement attribué une amende en raison d'un billet acheté à bord du train.

Son témoignage a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux. Ludivine s'est d'abord exprimée sur Facebook, avant de prendre la parole dans la presse, notamment auprès du Parisien et du Courrier Picard. Avec émotion, elle raconte "la cruauté" d'un contrôleur SNCF.

Alors qu'elle doit se rendre à l'institut Curie de Paris pour recevoir sa chimiothérapie, ce vendredi 20 juin, elle découvre que le TER qu'elle doit prendre en gare de Compiègne est en retard.

"Pour ne pas être en retard à l'hôpital, je saute dans celui qui est sur le quai, qui est lui aussi en retard. Je paie mon billet une fois installée dans le train, sur l'application mobile", raconte Ludivine qui possède, par ailleurs, une carte TER Hauts-de-France.

Auprès du Parisien, la voyageuse précise ne pas avoir aperçu de contrôleur en pénétrant dans son wagon. Elle ne le retrouve que quelques minutes avant l'arrivée du train en garde du Nord, lors de ses contrôles.

Il lui signale alors qu'elle a acheté son billet après le départ du train, ce qui est interdit, et lui impose une amende de 50 euros.

"Je n'ai pas essayé de frauder, ni d'arnaquer qui que ce soit. J'ai un billet, une carte TER Hauts-de-France, je me suis mise à pleurer parce que je suis fatiguée, je suis en chimio, je suis à bout. J'ai trouvé ça très injuste, très inhumain", confie-t-elle à nos confrères.

Les propos du contrôleur lui ont également laissé un goût amer. Lorsqu'elle lui explique ne pas pouvoir "traverser tout le train" pour partir à sa recherche en raison de la fatigue ressentie dans sa lutte contre le cancer, il lui répond que "ça ne le regardait pas".

"Il en avait rien à faire, j'avais l'impression qu'il se foutait de ma gueule", affirme Ludivine.

La SNCF "compatit"

La voyageuse paie alors son amende, une somme peu anodine pour elle qui officie en tant que travailleuse indépendante et qui touche 12 euros par jour d'indemnité de la Sécurité sociale.

Après avoir raconté sa mésaventure sur les réseaux sociaux, Ludivine a reçu une vague de soutien des internautes.

Contactée par Le Parisien, la SNCF a dans un premier temps déclaré "compatir" avec la situation de la voyageuse, tout en maintenant la position du contrôleur. "Tout voyageur doit être porteur d'un billet valable et être en capacité de justifier de sa réduction. Nos chefs de bord ont pour mission d'appliquer un cadre clair et égal pour tous", a déclaré l'entreprise.

Une régularisation en cours

Ce lundi, le compte SNCF Voyageurs a réagi sur X à cette affaire dans un post, déclarant avoir été "sensible" à son témoignage et assurant être en relation avec elle pour "régulariser cette situation que nous regrettons".

Dans les colonnes du HuffPost, Ludivine a expliqué que cette réponse ne change pas les effets que cette rencontre a eu sur elle. Le directeur de la communication de la SNCF l'a par ailleurs contactée.

"Je lui ai demandé qu'il m'explique les règles, pour bien comprendre ce qu'on doit faire, je lui ai demandé si le contrôleur avait raison. Sa réponse n'était pas très claire, mais il m'a assuré que j'allais être remboursée de mon amende, et m'a présenté ses excuses", raconte-t-elle.

Mais les propos du contrôleur à son égard lui restent en travers de la gorge. Elle souhaite une prise de parole publique de la SNCF dans laquelle l'entreprise affirme ne pas cautionner ce comportement, "et qu'ils confirment qu'ils vont travailler à être plus juste, plus humain", ajoute-t-elle.

Mélanie Hennebique