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Paris Île-de-France

Une minute de silence pour les civils palestiniens prévue au Conseil de Paris, des élus déplorent un hommage "a minima"

Le conseil de Paris (illustration).

Le conseil de Paris (illustration). - JOEL SAGET / AFP

Cette commémoration est jugée "a minima" par plusieurs élus de la majorité municipale parisienne qui regrettent un manque d'engagement d'Anne Hidalgo sur la question des civils palestiniens.

Ce mardi 21 mai au matin, le Conseil de Paris va observer une minute de silence en hommage aux civils palestiniens. Cette commémoration est pourtant jugée "a minima" par plusieurs élus de la majorité municipale parisienne. Les élus regrettent un manque d'engagement d'Anne Hidalgo sur la question du sort des Palestiniens.

Anne Hidalgo est rattrapée à l'Hôtel de ville de Paris par le conflit israélo-palestinien qui divise sa majorité municipale. Alors que Paris a accordé la citoyenneté d'honneur aux otages israéliens en février dernier, une mesure semblable est demandée par les groupes communistes et les écologistes pour les civils palestiniens.

"En quoi les Gazaouis qui sont en train de se faire massacrer ne pourraient pas être protégés par Paris?", s'interroge Fatoumata Koné, la présidente du groupe écologiste.

"Paris n'est pas à la hauteur de la situation"

Toutefois, l'exécutif parisien refuse d'attribuer cette citoyenneté d'honneur, qui est symbolique, au peuple palestinien et aussi de répondre à la demande d'extinction la Tour Eiffel.

"La maire a fait la proposition d'une minute de silence, c'est un moyen solennel", a expliqué Emmanuel Grégoire, le premier adjoint socialiste jeudi 16 mai lors de la conférence de presse de pré-conseil. "Chaque groupe a sa nuance sur quel est le bon moyen, quel est le bon moment. Mais nous nous rassemblons sur l'essentiel", tranche-t-il.

Et de rappeler leur position commune: "c'est la demande de la libération immédiate des otages. C'est la reconnaissance et l'hommage aux civils, aux morts, civils palestiniens. C'est la demande d'un cessez-le-feu. C'est la solution à deux États. Et c'est enfin la question qu'un pont humanitaire soit immédiatement rétabli. Je crois que cette position fait consensus".

"On n'est pas satisfait de la position de Paris", a réagi Fatoumata Koné, la présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris. "Sur ce sujet, je voudrais que Paris reprenne son rôle de ville lumière et exemplaire. Je pense que là, c'est une grosse déception. Paris n'est pas à la hauteur de la situation après six mois de conflit, après six mois de massacre de la population civile à Gaza", regrette-t-elle.

"On ne comprend pas la prise de position de la maire", se navre-t-elle.

"Un acte symbolique fort" mais pas "suffisant"

Ce désaccord prend racine en début d'année à un moment où les groupes politiques du Conseil de Paris se sont tous réunis. Un projet de tribune est évoqué par Anne Hidalgo. Il est prévu que tous les groupes le signent.

"Il avait été proposé d'éteindre la Tour Eiffel le jour de parution de cette tribune en hommage aux victimes civiles de Gaza", assure Fatoumata Koné. Mais face à des désaccords sur le texte proposé par le cabinet d'Anne Hidalgo, cette tribune n'est jamais parue. Et l'extinction de la Tour Eiffel a été abandonnée "sous le prétexte de risque de sécurité", assure l'élue écologiste.

"Je demande à voir", assure de son côté Raphaëlle Primet, la co-présidente du groupe communiste, s'interrogeant sur les problèmes sécuritaires.

Désormais, les communistes se réjouissent toutefois d'avoir au moins obtenu la minute de silence. "Même si toute l'étendue de nos vœux ne sera pas acceptée par l'exécutif", a expliqué Raphaëlle Primet. Cette minute de silence "est une forme de compensation et un acte symbolique fort", poursuit-elle même si elle estime que "ce n'est pas suffisant" et que "le compte n'y pas".

La ville doit s'engager, lors de ce Conseil de Paris, avec la signature d'une convention avec l'ONG Acted et le vote d'une subvention de 200.000 euros pour une aide d’urgence aux populations civiles de Gaza. Les groupes de la majorité scruteront aussi le discours qu'Anne Hidalgo doit tenir sur les civils palestiniens en ouverture de ce Conseil de Paris.

Nicolas Dumas avec Alicia Foricher