"Une grève indéfendable": Valérie Pécresse tacle la mobilisation des cheminots de la SNCF en Île-de-France

La présidente du Conseil régional d'Île-de-France Valérie Pecresse lors d'une visite sur une station du RER C à Bretigny-sur-Orge, le 26 mars 2024. - BERTRAND GUAY / AFP
La grève à la SNCF de ce mardi 21 mai a-t-elle permis aux cheminots d'obtenir gain de cause? S'il est encore difficile d'obtenir une réponse concrète à cette question, une chose est sûre: la mobilisation a fait réagir. Alors que la grève a eu des répercussions sur les routes franciliennes et sur le RER et le Transilien ce mardi matin, c'est l'exécutif régional, en la personne de Valérie Pécresse, qui s'est fendu d'une déclaration pour le moins tranchante.
"Un chantage à la grève" pas "légitime"
Face à la grève des cheminots, l'ex-candidate (LR) à l'élection présidentielle a qualifié la mobilisation du jour d'"indéfendable, alors que les négociations des primes des Jeux Olympiques sont en cours".
"Si ces primes JOP sont légitimes, le chantage à la grève lui ne l’est pas, surtout dans un grand service public qui devrait avoir les usagers au cœur", a notamment écrit sur X Valérie Pécresse.
La présidente de la région a demandé d'arrêter "la surenchère", alors que les syndicats ferroviaires, à l'instar de Sud-Rail, restent insatisfaits des primes JO alloués aux employés de la SNCF. Selon nos confrères de la Tribune, Sud-Rail déplore par exemple la seule indemnité de 50 euros brut par jour travaillé pendant les compétitions. Du côté de la RATP, où les négociations sont terminées, la prime moyenne s'élèvera à 1.000 euros brut pour les agents mobilisés lors de la période olympique et paralympique.
Les habitants de banlieue "victimes" de la grève
La mobilisation des cheminots prend donc place à la veille des négociations sur la prime Jeux olympiques, un timing qui peut d'ailleurs interroger à seulement un peu plus de deux mois avant le début des JO. Pour l'association d'usagers "Plus de trains", on s'interroge surtout sur les raisons d'une négociation difficile à la SNCF comparée aux discussions entreprises du côté de la RATP sur le même sujet.
"La SNCF ça se fait avec un bras de fer compliqué alors qu'à la RATP il y a exactement le même besoin et il y a eu une négociation qui s'est bien déroulée. C'est un peu dommage que les habitants de l'Île-de-France, de banlieue (...) en soient les victimes", a déploré de son côté Arnaud Bertrand, président de l'association Plus de trains sur BFM Paris-Île-de-france.
Tout en restant hors des négociations entre salariés et direction de la SNCF, l'association d'usagers et son président demandent à ce que "des gens discutent entre eux et se mettent d'accord" dans un scénario "gagnant-gagnant".
"J'aimerais qu'il y ait le moins de grèves possible, que ce soit pendant la belle fête des Jeux olympiques mais aussi pour les gens du quotidien, ceux qui ont un quotidien pas facile à cause des transports franciliens très compliqués", a finalement expliqué Arnaud Bertrand.
Ce dernier estime par ailleurs que le nombre d'usagers dans les transports lors des Jeux sera "à peu près" similaire à celui d'un mois de novembre: "c'est juste qu'il y aura beaucoup de touristes qui vont remplacer beaucoup de Franciliens".