Un ancien magistrat jugé mercredi pour agressions sexuelles, dont trois dans le métro parisien

Le tribunal correctionnel de Paris, le 19 janvier 2011 - Loic VENANCE © 2019 AFP
Le tribunal correctionnel de Paris rend mercredi son jugement envers Jean Cabannes, un ancien membre du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) poursuivi pour quatre agressions sexuelles entre janvier 2018 et février 2020, dont trois dans le métro parisien.
Le parquet a requis à l'encontre du haut fonctionnaire de 67 ans une peine d'un an d'emprisonnement avec un sursis probatoire de trois ans, assortie d'une obligation de soins et d'un stage de citoyenneté ou de prévention du sexisme.
Jean Cabannes, ancien administrateur au Sénat et ex-membre du CSM, officier de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du mérite, a plaidé "non coupable" lors de l'audience le 21 octobre, et dénoncé à la barre une enquête "exclusivement à charge".
Depuis le début, j'ai fait l'objet d'une présomption de culpabilité", a déclaré Jean Cabannes, estimant avoir été "cloué au pilori d'une balle perdue du mouvement #MeToo".
Les enquêteurs étaient remontés jusqu'à lui après avoir fait le rapprochement entre les dépositions de quatre femmes, âgées de 21 à 55 ans, qui s'étaient présentées dans des commissariats pour expliquer leur agression par un homme âgé d'une soixantaine d'années.
Des tremblements des mains provoquant "des mouvements involontaires"
Trois de ces femmes ont relaté qu'un homme s'était rapproché d'elles sur la ligne 7 du métro et leur avait touché le sexe. La quatrième dit avoir été agressée dans la rue par un homme qui l'avait plaquée contre une porte et embrassée de force.
Jean Cabannes, qui avait démissionné du CSM après sa mise en examen, a nié les faits pendant toute l'enquête.
Puis il avait, "la mort dans l'âme", formulé une demande de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), afin, a-t-il expliqué au tribunal, "de mettre un terme le plus rapide à cette procédure".
Le recours à cette procédure de "plaider-coupable" avait été écarté par les juges d'instruction.
A son procès, il a maintenu ses dénégations face à deux des plaignantes, parties civiles, qui l'ont "formellement" reconnu comme leur agresseur dans le métro.
"Je ne remets pas en cause les témoignages, mais ce n'est pas moi", a affirmé Jean Cabannes.
Le prévenu a également expliqué que les tremblements des mains dont il est victime lui "provoquent des mouvements involontaires" et que s'ils avaient "pu être perçus comme un attouchement pendant deux secondes", il serait "incapable de démontrer le contraire".
Son avocat, Me Olivier Baratelli, qui a dénoncé une cabale médiatique contre son client et des accusations sans fondement, a plaidé la relaxe.