"Très en colère", les enseignants ont manifesté dans les rues de Paris ce jeudi

Classes surchargées, manque de professeurs, prises de position de la nouvelle ministre... La liste des critiques est longue pour les enseignants français, qui ont décidé de descendre dans la rue ce jeudi 1er février.
À Paris, 65% des professeurs ont suivi l'appel à la grève selon la SNUipp-FSU, causant la fermeture de 130 écoles sur les 638 de la capitale. Dans la capitale, une manifestation est partie à 14h du Luxembourg en direction du ministère de l'Education nationale, à l'appel des principaux syndicats enseignants (FSU, CGT, FO, SUD-Education, UNSA-Education, SGEN-CFDT).
"On a tenu à se mobiliser contre la nouvelle politique éducative du 'choc des savoirs' qui est pour nous le chaos des savoirs", explique une enseignante au micro de BFMTV.
"Elle est aux antipodes de ce que l'on porte pour une école pleinement inclusive, pour lesquelles on a besoin de véritables moyens éducatifs, médico-sociaux et pédagogique", poursuit la professeure.
Comme tous les enseignants mobilisés, elle demande des effectifs et des classes aux nombres d'élèves étudiants, pour que chaque "puisse vivre pleinement sa scolarité et progresser".
"Le mépris de la nouvelle ministre"
Autre revendication: le salaire. "Les collègues sont sous-payés, ils tiennent difficilement le système éducatif par eux-même et tout seuls", dénonce un manifestant.
"Ils sont très en colère contre le mépris de la nouvelle ministre, le mépris finalement de tout le gouvernement depuis des années en termes de postes et de salaires."
Depuis sa nomination, Amélie Oudéa-Castera a enchaîné des prises de parole qui ont fait grandir la colère des enseignants. "La ministre doit partir", demandait dans un communiqué la FSU-SNUipp Paris lundi 29 janvier. Les syndicats critiquent également les sujets traités par la politique d'Éducation nationale.
"Ce ne sont ni les uniformes, ni les manuels labellisés qui amélioreront les conditions d'enseignement et d'apprentissage dans nos écoles. L'annonce de la saignée budgétaire imposée aux écoles n'a fait qu'attiser le mécontentement de nos collègues", continue la FSU-SNUipp Paris.
"Après les 155 postes l’année dernière, ce sont 125 suppressions de postes qui sont annoncées pour la rentrée prochaine", rappelle le syndicat.
Ils demandent un changement de cap "radical".
Du gaz lacrymogène utilisé rue de Varenne
La mobilisation a également été suivie de façon plus sporadique dans quelques lycées parisiens. Dans la matinée, 200 jeunes se sont par exemple rassemblés devant le lycée Voltaire du 11e arrondissement.
En fin d'après-midi, un cortège sauvage d'étudiants s'est aussi élancé, à la fin de la manifestation des professeurs. Ils ont finalement été arrêtés à quelques mètres du 110 rue de Grenelle, siège du ministère de l'Éducation nationale.
Du gaz lacrymogène a notamment été utilisé rue de Varenne pour disperser les manifestants présents. Le rassemblement a pris fin peu avant 18 heures, a constaté BFMTV.