Tourisme: les étrangers de retour à Paris, les Franciliens privilégient la grande couronne

Les touristes sont bel et bien de retour dans la capitale. Alors que les voyages internationaux reprennent depuis quelques mois, Paris et sa région reprennent des couleurs. Avec les allègements de restrictions sanitaires et le retour des beaux jours, les sites touristiques font à nouveau le plein.
Certains sites traditionnels semblent toutefois davantage plébiscités, comme la Tour Eiffel, le Louvre, Montmartre ou encore Disneyland Paris. Dans la ville lumière, depuis le début d’année, ce sont notamment les touristes étrangers qui font leur grand retour.
Pour les professionnels, cela est évidemment accueilli avec beaucoup de soulagement. Les réservations repartent à la hausse, et certains hôtels affichent pratiquement complet. Le mois dernier, le taux d'occupation des hôtels franciliens était de plus de 80%.
Retour de la clientèle étrangère à Paris
Dans un établissement situé à deux pas du Louvre et de la Samaritaine, le taux d’occupation atteignait péniblement les 50% depuis deux ans, mais désormais le carnet de réservations est de nouveau bien rempli.
"On a environ un taux de 95% de taux d'occupation pour le mois d'avril. Pour fin juin, on a une période déjà complet", se réjouit Frédéric Boissier, patron du Tonic Hôtel du Louvre.
Les touristes étrangers représentent 90% de sa clientèle. "On a retrouvé une forte demande émanant de tous les pays du monde", explique le patron au micro de BFM Paris.
Les Franciliens plébiscitent la grande couronne
Si les arrondissements typiques de la capitale sont bien lotis, ailleurs les touristes internationaux sont toujours absents. A l'inverse la clientèle francilienne quant à elle ne s’attarde pas sur la capitale et se dirige plutôt vers le reste de la région. Les gîtes franciliens font eux aussi le plein, avec une clientèle francilienne qui a pratiquement doublé comparé au niveau de l’avant-crise sanitaire.
"Aujourd'hui la clientèle est principalement francilienne. On était précédemment sur 25% de Parisiens, aujourd'hui on est monté sur 50/55% de Parisiens", assure Catherine Thibaudeau, gérante du gîte "La Bergerie-en-Vexin".
Une hausse constatée un peu partout par la région elle-même. "On a de plus en plus de tourisme de proximité. Donc des Franciliens qui ont vraiment envie de redécouvrir les sites de la région. On est assez optimiste pour les chiffres du tourisme en Ile-de-France", indique Hamida Rezeg, vice-présidente de la région Ile-de-France chargée du tourisme.
Des chiffres encouragants
Certains visiteurs étrangers sont eux toujours attendus pour faire encore grimper les chiffres. Il s’agit notamment des Anglais, des Russes et des personnes venant d’Asie. Néanmoins cette année devrait être bien meilleure que les deux précédentes.
L’Ile-de-France était en effet la région qui a perdu le plus de touristes en 2020 et 2021, selon l’UMIH. La fréquentation touristique avait tout de même connu une hausse sur la période d’été 2021, mais les chiffres restaient cependant très inférieurs aux niveaux observés avant la crise du Covid-19.
En 2019, 50,3 millions de touristes avaient visité la région, alors qu’ils n’étaient que 23 millions de visiteurs français et internationaux en 2021, selon les chiffres du comité régional du tourisme.
Un manque de personnel?
Malgré tout, la région reste la première destination mondiale, et le tourisme représente près de 550.000 emplois directs et indirects dans la région. 75% des professionels estiment que leur activité est en hausse par rapport à l'année dernière.
Salon de l'agriculture, foire de Paris... Les alentours de la porte de Versailles refont le plein. Signe de l'optimise qui règne dans le secteur, 91% des professionnels des salons, considèrent que leur activité est en hausse par rapport à 2021.
Désormais, les voyants semblent être presque tous au vert. Car si les touristes sont présents, il faut du personnel pour qu'ils puissent profiter de leur séjour. Or actuellement "il manque entre 200.000 et 300.000 personnes" dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration, constate Didier Arino, directeur général de ProTourisme.