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Paris Île-de-France

Suppression de trains entre la Normandie et Paris: des élus franciliens dénoncent une décision "catastrophique"

Des trains entre Rouen et Saint-Lazare sont supprimés.

Des trains entre Rouen et Saint-Lazare sont supprimés. - STEPHANE DE SAKUTIN - AFP

La région Normandie a supprimé une dizaine de trains régionaux sur l'axe Paris-Rouen. Des trains qui s'arrêtaient à Mantes-la-Jolie. La commune et s'estime pénalisée.

Des élus des Yvelines, dont le président du département Pierre Bédier, ont dénoncé lundi la suppression par la région Normandie de trains directs reliant Mantes-la-Jolie à Paris, "de manière unilatérale" et dans un contexte de flambée des prix du carburant.

La région Normandie a supprimé 18 trains régionaux dont deux sur l'axe Paris-Rouen qui s'arrêtaient à Mantes. Ils permettaient aux Mantais de rallier en 35 minutes la capitale, distante d'une cinquantaine de kilomètres, ont rappelé les élus yvelinois lors d'une conférence de presse.

40 minutes de plus par trajet

En cause, "la diminution des déplacements professionnels et du développement des outils de travail à distance" qui ont "engendré une baisse importante de la fréquentation sur les lignes normandes : -24% à fin 2021 et -10% estimé pour 2022 par rapport à 2019", selon un communiqué de presse de la région Normandie du 10 mars.

"Ce sont des trains en heure creuse, se défend Jean-Baptiste Gastinne, vice président LR de la région Normandie, joint par l'AFP. Et on a vérifié qu'il y avait quelques minutes avant ou après des trains, qui eux sont sous la responsabilité de la région Ile-de-France, qui font Paris-Mantes mais c'est vrai que ce sont des trains qui s'arrêtent plus souvent et donc le trajet sera plus long".

"Ça rajoute plus de quarante minutes par trajet", a chiffré le maire par intérim de Mantes-la-Jolie Sidi El-Haimer.

"La suppression des trains normands est catastrophique pour Mantes-la-Jolie", résume la ville dans un communiqué.

Appel à Jean Castex

Les élus yvelinois comptent "protester" auprès du Premier ministre Jean Castex après avoir saisi la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse le 25 mars, selon un courrier que l'AFP a pu consulter.

Outre le "problème de forme", cette résolution constitue, "sur le fond, une aberration" dans un contexte de réchauffement climatique "où le report modal" vers les transports en commun est important, a pesté Eddie Aït, vice-président en charge des transports de la Communauté Urbaine Grand Paris Seine & Oise.

"Dès lors que la clientèle reviendra c'est des trains qu'on remettra en circulation", promet M. Gastinnes. "C'est terrible pour l'attractivité du territoire", regrette le maire de Limay Djamel Nedjar.

"L'offre n'est déjà pas convenable", a soupiré le maire de Rosny-sur-Seine Pierre-Yves Dumoulin, avec "des trains anciens, qui ne respectent pas les horaires". Jean-Baptiste Gastinne a par ailleurs souligné "qu'un accord avait certes été passé pour que des trains normands s'arrêtent à Mantes-la-Jolie pour pallier le manque provisoire d'infrastructure mais que ces arrêts (...) avaient vocation à disparaître d'ici à 2025 lorsque Eole (prolongement du RER E vers l'Ouest, NDLR) sera entré en service".

CB avec AFP