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Seine-Saint-Denis: des classes de maternelles à Saint-Ouen déplacées à cause d'un point de deal

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Face à l'insécurité et l'inquiétude des parents d'élèves, la mairie de Saint-Ouen veut délocaliser les classes de maternelle de l'annexe de l'école Émile Zola.

Une école maternelle, face à des dealers. A Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), l'annexe de l'école publique Émile Zola, dans laquelle se déroulent les cours de quatre classes maternelles, va bientôt fermer ses portes.

En cause, le déplacement de ces quatre classes dans d'autres locaux, provoqué par le trafic de drogues implanté à quelques mètres de l'entrée de l'école. Sous couvert d'anonymat, une mère d'élèves explique à BFMTV que "l'école est là depuis plus de trente ans" et qu'il "y a toujours eu ça".

"Il y a eu des 'pochtons' (des sachets en plastique utilisés pour emballer la drogue, NDLR) retrouvés dans la cour de récréation", relate cette mère, ajoutant que les parents d'élèves voudraient "que l'école soit mieux protégée, que d'autres solutions soient trouvées plutôt que de fermer et faire fuir les enfants".

Une demande des parents

Les classes concernées devraient déménager vers la crèche et le bâtiment principal de l'école. Mais la solution inquiète donc les parents, ainsi que le député Éric Coquerel.

"On ne peut pas imaginer de fermer un établissement scolaire parce qu'il y aurait du trafic de drogue. Ce qui est dit c'est qu'éventuellement, tout le monde pourrait s'entasser dans l'école élémentaire où il y aurait manifestement un problème de places", réagit le député (LFI) de Seine-Saint-Denis.

La mairie de Saint-Ouen, de son côté, se veut rassurante: il est hors de question de fermer l'établissement.

"Si on déplace les classes de façon transitoire jusqu'à fin juin, et peut-être pour l'année 2025, c'est bel et bien pour pouvoir sécuriser de façon pérenne le site Zola 15", assure Héloïse Claudé, adjointe chargée de l'éducation à la mairie de Saint-Ouen.

Elle dit avoir proposé de basculer deux classes sur quatre dans la crèche inutilisée, et les deux autres classes dans le bâtiment principal de l'école Émile Zola, situé à 200 mètres de l'annexe.

D'après l'élue, la majorité des parents d'élèves ont demandé ce déplacement temporaire, afin de laisser le temps à la ville de trouver une solution de long terme.

Une réunion de consultation est prévue d'ici quelques jours entre la mairie et les parents ainsi que les personnels concernés. L'adjointe en charge de l'éducation doit aussi rencontrer dans les jours à venir "les directions d'école dès que possible".

Maxime Cliet Ruzza, Jules Bedo, avec Alexis Lalemant