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Seine-Saint-Denis: un policier municipal de Saint-Ouen accusé d'avoir uriné sur deux adolescents

La police municipale (photo d'illustration).

La police municipale (photo d'illustration). - Fred TANNEAU © 2019 AFP

L'homme a été révoqué de la police municipale de Saint-Ouen plusieurs mois après les faits et sera jugé le 15 décembre prochain devant le tribunal de Bobigny.

Un ancien policier municipal de Saint-Ouen, Cédric G., sera jugé le 15 décembre prochain devant le tribunal de Bobigny pour exhibition sexuelle et violences volontaires par personnes dépositaire de l'autorité publique.

Le policier sort son sexe

Selon une enquête de Mediapart, qui a révélé cette affaire, les faits ont été commis le 17 mars 2021. Ce jour-là, une patrouille de la police municipale aperçoit trois adolescents dans la rue malgré le couvre-feu instauré pendant la pandémie de Covid-19.

Les trois adolescents prennent la fuite mais sont rattrapés par les policiers. L'un des jeunes aurait alors été giflé à plusieurs reprises par le policier mis en cause, qui aurait ensuite sorti son sexe et commencé à lui uriner dessus, selon son récit auprès de Mediapart. Des coups auraient également été donnés au poste de police.

Si les faits ont été niés par le policier mis en cause et ne figurent pas dans le procès-verbal d'intervention, l'alerte a été donnée grâce au frère de la victime, policier au sein d'une brigade anti-criminalité, et une vidéo montrant des violences commises au commissariat.

Ils minimisent les faits

Une enquête administrative a été menée par la mairie socialiste de Saint-Ouen. Le policier mis en cause et son chef de brigade y minimisent les faits, mais les autres agents présents lors de l'interpellation livrent des éléments allant dans le sens du témoignage de la jeune victime.

Cédric G. a fini par reconnaître avoir sorti son sexe uniquement "pour le pincer" afin de retenir son envie d'uriner. Il continue ainsi à nier avoir uriné sur les jeunes et affirme souffrir d'un problème à la prostate.

La vidéosurveillance du commissariat de Saint-Ouen vient également confirmer des coups donnés par le policier à l'encontre d'un des jeunes. L'agent municipal minimise là aussi les faits parlant de "deux baffes".

Les policiers réembauchés

L'enquête administrative a abouti à la suspension des deux policiers qui ont finalement été révoqués en juillet 2021. Le chef de brigade a été reconnu "complice" des faits commis par Cédric G. Seul ce dernier fait l'objet de poursuites devant la justice.

Selon Mediapart, ces deux agents sont déjà connus de la justice. Cédric G a déjà été condamné pour détention illégale d'une arme de catégorie B tandis que son chef de brigade avait écopé, par le passé, d'un rappel à la loi pour harcèlement sur conjoint.

Malgré ces faits, Cédric G. a été embauché par la police municipale du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et son ancien chef de brigade exerce au sein de la mairie d'Argenteuil (Val-d'Oise).

A.T.