Seine-Saint-Denis: la policière qui avait gazé un sans-abri condamnée à trois mois de prison avec sursis

La policière avait gazé une personne dans les rues du Bourget, sans raison visible, dans la nuit du 14 juillet 2022.

Les images avaient choqué. Une fonctionnaire de police avait gazé une personne sans domicile fixe sans raison visible dans la nuit du 14 juillet 2022 au Bourget (Seine-Saint-Denis). La vidéo montrant l'homme sans domicile hurlant de douleur et s'effondrant avait fait le tour des réseaux sociaux, suscitant de vives réactions. La voiture de police était repartie sans ménagement.

Jeudi, quatre policiers comparaissaient devant le tribunal pour violences volontaires par personne de l'autorité publique et non assistance pour personnes en danger.

La policière a été condamnée à trois mois de prison avec sursis. Selon nos confrères du Parisien, la policière et ses trois collègues ont été relaxés des faits de non-assistance à personne en danger.

"Elle a conscience que son geste n’était pas adapté"

Fin juillet, l'IGPN avait suspendu deux policiers du commissariat d'Epinay-sur-Seine, dont la policière qui avait fait usage de sa gazeuse. Jeudi, la fonctionnaire de police âgée de 27 ans était présente sur les bancs du tribunal, mais l'IGPN n'a pas réussi à retrouver la victime.

L'avocate de la policière -qui a reconnu les faits-, Me Estelle Camus, a indiqué au Parisien qu'elle "a agi pour protéger son collègue qui criait: 'Il va me cracher dessus!'. Elle aconscience que son geste n’était pas adapté".

L'avocate a aussi plaidé le manque d'expérience de la policière. "Elle était sortie de l’école en septembre 2019 et n’avait jamais effectué de mission de voie publique. Elle n’avait jamais fait usage d’une arme en service. C’était la moins expérimentée des quatre" a fait savoir Me Estelle Camus.

Le parquet a requis contre elle une peine des trois mois de prison avec sursis et 3 mois d'interdiction d'exercer son métier. Le tribunal n'a retenu que la peine de prison avec sursis et a relaxé les trois autres fonctionnaires pour les faits de non-assistance en danger. La policière ne fera pas appel de cette décision.

P.B.