"La situation s'est aggravée": une ancienne gilet jaune devenue élue se confie sur "Bloquons tout", le mouvement du 10 septembre

Un manifestant arbore une pancarte "on bloque tout parce qu'on a plus rien" le 10 septembre 2025 à Paris. - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Dans une interview accordée à La République de la Marne, une ancienne gilet jaune, devenue conseillère municipale dans une commune des environs de Melun se confie sur le mouvement "Bloquons tout" et les actions du 10 septembre 2025. Cette journée de mobilisation née sur les réseaux sociaux qui a pour objectif de se révolter contre le plan budgétaire proposé pour l'ancien Premier ministre, François Bayrou.
Selon cette conseillère municipale "plutôt à gauche", qui a préféré témoigner anonymement auprès de nos confrères, "le fond de la contestation" est similaire entre les deux soulèvements. Néanmoins, le mouvement des gilets jaune "était considéré comme apolitique". Alors que "Bloquons tout" "part de l'extrême droite et a été repris par l'extrême gauche", observe-t-elle.
Par ailleurs, depuis le mouvement des gilets jaune, "la situation s'est aggravée", affirme-t-elle. Et de poursuivre : "Le pouvoir d’achat a encore diminué et je pense que les gens en ont marre des promesses qui ne sont pas tenues. On réduit toujours le budget de l’Éducation, le service public s’effondre et après on nous dit: 'On va devoir fermer, car ça ne marche pas'…"
"J'essaye de changer les choses à mon échelle"
Pour la conseillère municipale, aucun doute, "le président nous a enfoncés et les classes moyennes de 2018 ne sont plus les mêmes. Il y a eu un appauvrissement des gens. Je le vois dans ma commune avec la multiplication de situations de précarité".
Certes, elle n'est pas montée sur les ronds-points, car elle "ne se voit pas [se] remobiliser et [se] mettre en danger". Elle affirme tout de même participer "à la grève à [sa] manière", comme faire "en sorte de ne rien consommer ce jour-là" et ne pas se "servir de [sa] carte bancaire."
L'élue ne perd pour autant pas espoir. Les "petits gestes" qu'elle a pu faire ce 10 septembre ne pèsent pas lourd. Mais pour elle, c'est une manière "de continuer la mobilisation", tout comme sa mission. Avant de conclure: "J'essaye de changer les choses à mon échelle."