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Paris Île-de-France

Seine-et-Marne: un ancien militaire condamné à 23 ans de prison pour le meurtre de son ex-compagne

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - AFP

La victime, âgée de 20 ans, avait été étranglée et frappée avant d'être abandonnée dans une voie sans issue en 2019.

Un ancien militaire, âgé de 24 ans, a été condamné vendredi à 23 ans de prison par la Cour d'assises de Seine-et-Marne pour avoir tué son ex-petite amie de 20 ans, étranglée, frappée puis abandonnée sur un chemin en 2019.

L'avocate générale, Nathalie Scholler, avait requis 30 ans de réclusion criminelle dans la matinée. La cour a retenu l'intention de donner la mort.

"C'est un soulagement de voir la fin du parcours judiciaire", a déclaré l’avocate des parents de la victime, Maître Caty Richard, à l’AFP. "Si la première pensée de ma cliente a été pour sa fille, dans son immense bonté, elle a tout de suite pensé à la maman de l'accusé et compatit à sa peine."

Laissée pour morte dans une voie sans issue

Le dimanche 6 janvier 2019 après-midi, Jonathan Mixtur était allé chercher Taïna à la gare RER de banlieue parisienne près de son domicile situé à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis.

La jeune femme voulait récupérer des affaires laissées chez cet homme avec lequel elle avait été en couple pendant trois mois fin 2018. Tous deux avaient désormais de nouvelles relations.

Mais trois heures après leurs retrouvailles, des riverains alertent la police: une femme allongée sur le dos, le pantalon partiellement baissé et le visage tuméfié, gît au bord d'une voie sans issue à Saint-Thibault-des-Vignes, en Seine-et-Marne, à deux pas de la Francilienne.

Malgré l'intervention des secours, Taïna n’a pas pu être sauvée. L'autopsie conclut à un décès "consécutif à un traumatisme crânien grave par mécanisme contondant, à l'origine d'une fracture du crâne et d'une hémorragie".

Décrit comme “caractériel” et "impulsif"

Placé en détention provisoire, Jonathan Mixtur, qui n'a jamais été condamné auparavant, a reconnu son implication dans les faits, mais a livré des versions évolutives lors de ses auditions.

A l'ouverture du procès mardi, l'accusé, crâne rasé, de petite corpulence, a écouté attentivement sa tante et sa cousine le décrire comme "calme" et "discret".

Sa tante avait expliqué que son neveu avait été élevé "sans père" et avait eu "un parcours difficile". Lors de son audition, l'expert psychiatrique a qualifié M. Mixtur de "caractériel, d'impulsif".

Au cours de l'enquête, l'accusé a expliqué avoir eu une relation sexuelle avec la victime à l'arrière de sa voiture, dans un parking. Alors que la jeune femme exprimait des regrets, il a perdu son sang-froid, selon son récit, et l'a étranglée, puis frappée à plusieurs reprises au sol avec l'antivol de son véhicule.

Après l'avoir allongée dans le coffre, le jeune homme a déclaré avoir pris la route, puis avoir déposé son corps à l'abri des regards. Puis il a nettoyé les traces de sang au sol ainsi que sa voiture, avant de passer plusieurs appels à la victime pour faire croire qu'il la cherchait.

Son récit a ensuite évolué vers celui d'une dispute violente, durant laquelle il aurait agi pour riposter aux coups de la jeune femme.

Jonathan Mixtur, né en Guadeloupe, appartenait au 92ème régiment d'infanterie à Clermont-Ferrand. Il avait intégré l'armée en 2017, désirant devenir gendarme.

Son ancien chef de groupe l'a qualifié de "soldat moyen" et "fainéant" lors de son témoignage.

L.R. avec AFP