Seine-et-Marne: la douane de Marne-la-Vallée saisit 56 cactus-oursins "protégés et rarissimes"

Ces plantes, prisées des collectionneurs et ciblées par les trafiquants, étaient à destination d'un particulier dans le Sud-Est. Elles ont été remises au Muséum national d'histoire naturelle à Paris.

Les douaniers de Marne-la-Vallée ont saisi, fin juillet, 56 cactus-oursins "protégés et rarissimes" dans un colis en provenance de Thaïlande, a annoncé vendredi la douane française dans un communiqué, relate l'AFP confirmant une information du Parisien. Ils circulaient sans aucun document d'accompagnement.

56 spécimens saisis

Le 26 juillet, les douaniers chargés du fret postal sélectionnent un colis en provenance de ce pays d'Asie du Sud-Est et à destination d'un particulier dans le sud-est de la France.

"Plusieurs éléments, dans ses caractéristiques, nous ont fait penser à un type de colis sur lequel nous avions déjà fait des contrôles positifs", raconte Vincent, en poste dans le centre de tri international, au Parisien.

Le contrôle permet de constater la présence de 56 spécimens de cactus vivants, des Astrophytum asterias, dits "cactus-oursins", reconnaissables à leur forme et leurs tâches blanches pouvant évoquer un squelette d'oursin.

"Cela faisait comme plein de petites boules, individuellement emballées dans des mouchoirs", décrit-il à nos confrères.

Remis au Muséum national d'histoire naturelle

Ces plantes rares, interdites à la vente internationale sans permis spécifique, ont reçu une expertise complémentaire effectuée par le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).

Après avoir confirmé l'espèce Astrophytum asterias dits des "cactus-oursins", et au regard de sa rareté, le MNHN a proposé de les accueillir. La remise de l'ensemble des spécimens au service des jardins botaniques du musée parisien a été réalisée début août par les douaniers de Marne-la-Vallée.

"Ils ont été remis au Muséum national d'histoire naturelle afin de les préserver et d'enrichir ses collections botaniques. Cette saisie représente 1 % des spécimens de cette espèce encore présents dans le milieu naturel", précise la douane.

Plante prisée des collectionneurs

Ces cactus sont classés comme vulnérables par l'Union internationale de la conservation de la nature (UICN) en raison leur croissance lente, de ramassages abusifs et du développement urbain.

"L'espèce est particulièrement menacée", assure la douane. Seuls 5000 spécimens, recensés par l'UICN, vivent à l'état sauvage à ce jour, tous localisés dans l'État de Tamaulipas au Mexique et du comté de Starr au Texas (États-Unis).

"Sa symétrie parfaite, ses motifs blancs géométriques, signature unique, en font une plante très prisée des collectionneurs. Il est aussi très recherché au Japon où il est nommé 'kabuto', littéralement 'casque de samouraï'", indique la douane.

Leur rareté et leur beauté en font une cible privilégiée des trafiquants: "Un spécimen de la taille d'une balle de golf peut se revendre plusieurs milliers voire plusieurs dizaines de milliers d'euros", souligne-t-elle.

En 2022, la douane française a réalisé 423 constatations en matière de faune et flore protégées (371 en 2021) lors desquelles 52.706 spécimens ont été saisis (44.454 en 2021).

Juliette Vignaud avec AFP