BFMTV
Paris Île-de-France

Sciences Po Paris: des manifestants arborent des "mains rouges" en soutien à la Palestine, le symbole dénoncé

placeholder video
Des étudiants de Sciences Po ont exhibé des mains peintes en rouge devant l'école comme un symbole du cessez-le-feu. Pour certains, ce geste fait référence au lynchage de deux soldats israéliens à Ramallah en 2000.

Des étudiants de Sciences Po Paris ont bloqué l'établissement jeudi 25 et vendredi 26 avril pour montrer leur soutien à la Palestine. Lors du blocus, plusieurs manifestants se sont peint les mains en rouge, pour symboliser leur demande d'un cessez-le-feu.

Mais pour certains, le symbole est tout autre. "À l’attention des incultes. Le symbole des mains rouges est une référence directe au massacre de 2 israéliens par la population de Ramallah. Pas un appel au cessez-le-feu", a déclaré le philosophe Raphaël Enthoven sur X.

Un symbole "régulièrement utilisé à l'ONU"

Plusieurs estiment que ce geste fait référence au lynchage, en 2000, de deux soldats israéliens entrés par erreur dans la ville sous autorité palestinienne puis tués par la foule avant qu'un homme apparaisse à la fenêtre les mains ensanglantées.

Sur le plateau de BFMTV, la députée Renaissance des Hauts-de-Seine Maud Bregeon a dénoncé des "slogans et des symboles utilisés qui flirtaient avec l'antisionisme et l'antisémitisme". Elle mentionne "un positionnement douteux".

Les militants pro-Palestine présents à la manifestation dénoncent des accusations infondées, affirmant qu'avoir du sang sur les mains est une façon de dénoncer des actes violents. "Ce symbole est utilisé pour dénoncer les enfants soldats, il est régulièrement utilisé à l'ONU", rappelle Hubert Launois, étudiant Sciences Po Paris, membre du Comité Palestine, sur BFMTV.

"Vous ne pouvez pas conclure que c'est antisémite (...) s'il y a des dérives antisémites, si c'en est une, évidemment que nous condamnons", ajoute-t-il.

Si la nature antisémite du geste est caractérisée, les auteurs encourent une peine d'emprisonnement d'un an et jusqu'à 45.000 euros d'amende.

Clément Gauvin