Rosny-sous-Bois: une quarantaine de personnes squattent l'ancien immeuble de Bison Futé

Ils avaient été délogés du squat Unibéton, l’un des plus grands de l'Ile-de-France, sur l’Île-Saint-Denis, à la fin du mois d’avril. Plus d’un mois plus tard, sans solution de relogement, une partie d’entre eux a trouvé refuge à quelques kilomètres de là, dans d’anciens locaux de Bison Futé, situés à Rosny-Sous-Bois et laissés vide depuis 2016.
Les résidents y sont installés depuis ce week-end et ne peuvent donc plus être légalement évacués par la police. Deux familles avec enfants vivent ici.
Des conditions de vie plus "agréables" qu'avant
Ils se sont approprié les lieux avec leurs noms inscrits sur les portes de ces anciens bureaux, désormais devenus leurs chambres. "Après l'expulsion, on s'est retrouvé dans la rue (...) c'est pour cela qu'on est venu ici, on a trouvé la porte ouverte. On n'a aucun problème de chambres ici, tout est bien organisé", confie Mamater, occupant du lieu.
Pour les occupants, ce grand bâtiment de 2000m2 et en bon état offre des conditions de vie bien meilleures que le squat de L'île-Saint-Denis. Une ancienne salle de réunion a même été transformée en lieu de prière.
"On peut espérer faire ce qu'on fait aujourd'hui, c'est-à-dire de l'accès aux soins, faire venir des avocats qui vont accompagner pour des demandes de logement social. En gros, le squat c'est aussi une passerelle vers le droit commun, vers l'hébergement, vers une vie normale en fait", assure Paul Alauzy, coordinateur de la mission Migrants de Médecins du Monde Paris, au micro de BFM Paris IDF.
La solidarité s'organise, la préfecture condamne
Une grande solidarité s’est déjà organisée autour de ce squat avec le passage régulier de différentes associations, notamment Médecins du monde pour effectuer des consultations.
"On fait de la médecine symptomatique pour les petits bobos", explique François Bournérias, médecin bénévole au centre d'accueil de Médecins du Monde.
Le docteur indique que les patients "étaient déjà suivis dans d'autres squats par nos équipes".
De son côté, la préfecture de Seine-Saint-Denis condamne cette occupation et rappelle que d'ici un an des travaux doivent y être effectués pour réaliser un foyer pour travailleurs migrants.