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Paris Île-de-France

Rosny-sous-Bois: les toilettes mixtes expérimentées au collège Albert-Camus

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Dans le cadre d’une rénovation du collège Albert-Camus de Rosny-sous-Bois, le département de Seine-Saint-Denis en a profité pour expérimenter les toilettes mixtes.

Dans le collège Albert-Camus de Rosny-sous-Bois, il est désormais impossible de se tromper de toilettes puisqu’elles sont mixtes. Dans le cadre d’une rénovation de l'établissement, le département de Seine-Saint-Denis en a profité pour expérimenter ce dispositif, testé dans d’autres établissements français.

Une nouveauté à laquelle les élèves se sont progressivement adaptés. "J'ai commencé à me familiariser", explique l'un des jeunes interrogé par BFM Paris Ile-de-France. "Au début, c'était bizarre d'être avec les garçons, eux qui sont sales. Mais en vrai ça va", rigole une autre jeune fille.

Les avis restent mitigés

L’idée est aussi de lever certains tabous comme ceux des règles pour les jeunes filles et d'avoir un lieu mieux respecté et plus propre. Pari réussi pour l'heure. "Il y a des garçons et des filles dans les toilettes, les garçons vont respecter les toilettes ainsi que les filles", indique une adolescente.

"Quand on a nos règles, ils ne sont pas dégoûtés, ils comprennent. C'est bien", estime une élève.

Certains collégiens restent toutefois encore assez réticents. "Les garçons peuvent déranger les filles", juge un jeune. Une version confirmée par une adolescente. "Ils ont joué au foot dans les toilettes à la première récréation", relate cette dernière.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont indignés. Certains expliquent que les toilettes pourraient être le lieu de "violences sexuelles" et/ou "sexistes". Certains se demandent en quoi, l'installation de toilettes mixtes est un progrès.

Agir sur les préjugés et lever les tabous

L’expérimentation de mixité a pourtant déjà été largement soutenue par le président du département de la Seine-Saint-Denis. "En rendant les toilettes mixtes, nous agissons pour des sanitaires plus propres, des élèves qui ne se retiennent plus et un climat plus serein au sein de l'établissement", écrit dans un post Facebook Stéphane Troussel.

De son côté, Edith Maruejols qui participe avec différents élus au programme national "À nous les toilettes", se réjouit de cette installation mixte. "La surveillance se fait depuis la cour, il n'y a plus d'urinoir, l'intimité est garantie dans la cabine. C'est aussi de la citoyenneté: laisser propre pour l'autre", indique la directrice de l'atelier Recherche observatoire égalité.

Une charte écrite par les collégiens a été affichée à l’entrée de ces toilettes avec le rappel de notions de propreté et de respect.

William Helle avec Alicia Foricher