Retraites: des étudiants parisiens dénoncent des attaques de "commandos d'extrême droite" dans les universités

Jeudi, plusieurs centaines de jeunes se sont rassemblés place du Panthéon à Paris à l'appel de la coordination nationale étudiante, pour dénoncer à la fois "la répression policière et les bandes d'extrême droite qui s'attaquent à la mobilisation des jeunes".
Ces derniers jours, des militants d'ultradroite s'en sont pris à des étudiants parisiens qui protestaient contre la réforme des retraites devant leurs universités bloquées. Les organisations de jeunesse dénoncent ce phénomène et regrettent "l'absence de sanctions".
Couteaux et barres de fer
"Des commandos d'extrême droite baptisés Waffen Assas, du nom de l'université parisienne, ont attaqué un cortège étudiant en parallèle de la manifestation du 23 mars, puis ils s'en sont pris à des personnes situées sur des blocages de l'université Paris 1, samedi dernier, au niveau du centre René-Cassin", a relaté à l'AFP Éléonore Schmitt, porte-parole du syndicat étudiant L'Alternative.
Christine*, 18 ans, étudiante en première année de sciences politiques à Paris 1, était présente lors de cette attaque contre le blocage du centre René-Cassin. "J'étais devant la fac bloquée avec quelques personnes et on a vu arriver un groupe de militants d'extrême droite, on a compris après que c'étaient des personnes se revendiquant de la Waffen Assas car ils ont tagué un mur de l'université", raconte-t-elle à l'AFP.
"Ils nous ont coursés avec des couteaux et des barres de fer mais on a pu se réfugier dans un centre médical voisin. En revanche, un de nos camarades a eu moins de chance: il a eu le nez et la mâchoire fracturés", a-t-elle détaillé.
"Il faut des sanctions"
Pour Salomé Bondoux, étudiante de 19 ans en sciences politiques à Paris 1, qui a pris part à la manifestation sur la place du Panthéon avec des amies, "c'est hallucinant de voir encore en 2023 des attaques d'extrême droite dans les facs. Ce genre de personnes ne peuvent pas agir en toute impunité, il faut des sanctions", a-t-elle martelé.
Dans un communiqué, L'Alternative a déploré que "bien souvent, ces attaques se déroulent sur les lieux d'études sans qu'aucune sanction ou protection ne soient prévues".
Paris n'est pas la seule ville concernée par ces violences
La Capitale n'est pas la seule ville touchée par ce phénomène. À Rennes, Lyon ou Montpellier, des étudiants sont agressés et blessés. "Les gens pensent que ce n'est qu'une histoire de militants de gauche opposés à l'ultra-droite, c'est n'importe quoi. Ce sont de simples étudiants", a indiqué à l'AFP une étudiante qui a requis l'anonymat.
À Rennes, les syndicats étudiants s'inquiètent "d'une capacité à se coordonner" de ce groupuscule qui pourrait rassembler 20 à 30 personnes. Si à Montpellier des "jeunes fascistes" ont fait irruption sur le campus de l'Université Paul-Valéry, à Lyon, c'est une bagarre entre étudiants qui a éclaté devant le campus de Lyon-3 Jean-Moulin. Selon l'Unef, il s'agirait d'une attaque de militants de la Cocarde, syndicat étudiant d'extrême droite.
(*) le prénom a été modifié.