Retour du froid à Paris: les Restos du cœur intensifient leurs maraudes

Il était environ 10h30 lorsque les premiers flocons de l'année sont tombés sur Paris, ce lundi 8 janvier. Un signe du coup de froid brutal qui s'installe en Île-de-France, après un début d'hiver anormalement doux. Un ressenti glacial de -11 a par exemple été enregistré dans la matinée au sommet de la tour Eiffel.
En prévision de l'arrivée de températures négatives, les Restos du cœur ont décidé d'intensifier leurs maraudes dès la nuit précédente. Gersande et Samira faisaient partie de l'équipage qui a balayé le 11e arrondissement à la recherche de sans-abri en détresse. Dans leur camionnette: des pulls, des manteaux et des duvets à la place des kits d'hygiène, et des repas chauds.
Mehdi est reconnaissant de l'action des bénévoles. "Ça fait 7-8 ans que je connais les Restos du cœur. Ça nous dépanne beaucoup", souligne-t-il, un plat de pâtes et de paupiettes de veau dans les mains.
Deux signalements dans le 11e arrondissement
Quand le mercure chute de la sorte, les membres des Restos du cœur renforcent également leurs liens avec le Samu social. Au cours de la nuit, Gersande a reçu deux signalements. "C'est assez rare d'en avoir autant, donc on va les faire tous les deux, l'un après l'autre, parce que c'est une priorité pour nous."
La voilà arrivée au chevet de Steve, emmitouflé dans un sac de couchage. L'homme de 35 ans "n'était pas trop au courant" qu'une vague de froid allait s'abattre sur la capitale. Lui aussi a pu bénéficier d'un repas avant de prendre la route vers son hébergement d'urgence.
Une centaine de places étaient à la disposition des sans-abri ce soir-là. "C'est très rare que le Samu social de Paris nous dise qu'il y a 50 places, il y a 100 places", relève Samira.
274 places d'hébergement d'urgence débloquées
L'ouverture de ces lits a été permise par l'activation du plan grand froid, un dispositif facilitant la réquisition d'espaces vides par les services de l'État. 274 places ont été débloquées cette semaine, selon la préfecture d'Île-de-France. Samira craint cependant que ce total ne s'avère rapidement trop faible compte tenu des températures négatives attendues cette semaine.
Invitée de BFM Paris Île-de-France ce lundi 8 janvier, Léa Filoche, adjointe à la mairie de Paris en charge des solidarités et de l'hébergement d'urgence, estime que "l'État aura du mal à avoir plus de 500 places de plus". Or "on a compté, nous, 3.000 personnes à la rue" lors de la dernière Nuit de la solidarité, rappelle l'élu.
C'est pourquoi elle plaide pour des ouvertures supplémentaires, sachant qu'il existe "des milliers de mètres carrés" inoccupés à Paris. Ian Brossat, ex-adjoint au logement et aujourd'hui sénateur, lance le même appel au gouvernement.