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Paris Île-de-France

"Reprenons les terres": le ministère de l'Écologie emmuré par des militants hostiles à la bétonisation

Des activistes ont érigé un mur devant le ministère de l'Écologie.

Des activistes ont érigé un mur devant le ministère de l'Écologie. - Terres de Luttes / Twitter

Les activistes, notamment issus d'Extinction Rébellion, ont dénoncé ce mardi matin "l'inaction" du gouvernement sur le plan environnemental.

Le jour n'était pas encore levé lorsque les militants se sont mis en ordre de bataille. Quand certains empilaient les parpaings, les autres déversaient des sceaux de ciment à vive allure. Leur mission: ériger un mur devant le ministère de l'Écologie, dans le 7e arrondissement de Paris, flanqué du message "Ministère fermé. Reprenons les terres".

Relayée sur les réseaux sociaux par le collectif Terre de Luttes, cette action coup de poing a été menée ce mardi matin par des activistes d'Extinction Rébellion, épaulés par d'autres militants. Soutenue par l'Union syndicale Solidaires, elle s'inscrit dans le cadre d'une journée de lutte pour la préservation de l'environnement.

"Nous n'attendrons pas et défendrons nous-même les terres que ce gouvernement veut continuer à bétonner, met en garde Terres de Luttes. (...) Nous n'avons rien à attendre de ce gouvernement qui autorise des centaines de projets écocidaires: aéroports, ZAC, entrepôts Amazon, fermes-usines."

"On ne fait plus confiance"

Le collectif insiste: "Car on ne peut pas d'un côté lancer des grandes promesses de zéro artificialisation des terres ou de neutralité carbone, et de l'autre autoriser et financer ces projets polluants par centaines".

Interrogée par le journaliste Clément Lanot, une militante présente au 246, boulevard Saint-Germain, abonde: "On ne va pas attendre un quinquennat de plus que le gouvernement agisse. Il a été reconnu coupable d'inaction. Il fait même pire: il a des actions qui aggravent les conséquences du réchauffement climatique. (...) On n'a pas grand-chose à dire au prochain ministre. On ne fait pas plus confiance."

Promesses électorales d'Emmanuel Macron

Mécontents du peu de place laissée aux questions écologiques lors de la campagne présidentielle, Extinction Rébellion avait déjà mené une action dans le quartier de Strasbourg-Saint-Denis, dans le 10e arrondissement de la capitale durant l'entre-deux-tours. Une barricade bloquant la circulation avait été érigée et des tentes plantées pendant quelques jours.

En meeting à Marseille avant son élection, Emmanuel Macron avait fait un pas vers une plus grande considération de l'enjeu environnemental, en promettant que son prochain Premier ministre serait "directement chargé de la planification écologique" afin d'aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Une promesse qui n'a vraisemblablement pas convaincu les activistes.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions