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Remaniement: Emmanuel Grégoire tacle Rachida Dati, qui "ne connaît rien à la culture"

Emmanuel Grégoire

Emmanuel Grégoire - AFP

Le bras droit d'Anne Hidalgo s'est étonné, ce vendredi 12 janvier, de la nomination de la maire du 7e arrondissement de Paris, la décrivant notamment comme "sans foi ni loi" et dotée d'une "relation à l'éthique douteuse".

L'entrée de Rachida Dati au gouvernement Gabriel Attal en a surpris plus d'un, au premier rang desquels Emmanuel Grégoire. Le premier adjoint à la mairie de Paris connaît bien la maire du 7e arrondissement, principal opposante d'Anne Hidalgo dans la capitale.

Invité de la matinale de franceinfo ce vendredi 12 janvier, Emmanuel Grégoire a certes loué la "pugnacité" et "l'énergie" de celle qu'il a tant vue animer les conseils de Paris. Mais "elle ne connaît rien à la culture", a-t-il pointé chez nos confrères. "C’est un peu ce qu’observaient les gens qui réagissaient à cette nomination", a-t-il ajouté. "On va la laisser travailler", assure néanmoins l'élu.

Et d'appuyer son propos sur le plateau de BFMTV: "Ce n'est pas du tout son domaine, pas du tout. C'est vraiment une petite magouille politique sur le dos de la culture".

Emmanuel Grégoire lui attribue un certain talent pour la "punchline", "mais en quoi est-ce la qualité d'un homme ou d'une femme politique? (...) On a remplacé la compétence par des paillettes. Je crois que c'est à l'image de ce casting gouvernemental, où la vacuité de l'apparence remplace totalement le fond".

"Faute morale indélébile"

Emmanuel Grégoire s'étonne en outre de la nomination d'une femme "sans foi ni loi (...), qui a une relation à l’éthique douteuse".

"Mettre à de telles fonctions une personne qui est mise en examen pour 'corruption' est une faute morale indélébile", lance-t-il. "Quel message ça envoie sur la probité publique, sur l'exemplarité à l'ensemble des citoyens?"

Si le premier adjoint à la mairie de la capitale se dit attaché à la présomption d'innocence, il s'interroge sur la "lourde menace" que cette nomination peut représenter pour les juges et leur capacité à prendre des décisions "librement".

Un accord avec Emmanuel Macron?

Le bruit court que la nomination de Rachida Dati rue de Valois soit la conséquence d'un pacte avec Emmanuel Macron en vue d'une candidature unique Renaissance-Les Républicains (LR) aux élections municipales de 2026 à Paris.

Reste que dans la foulée de l'annonce, Éric Ciotti, le patron de LR, a révélé l'exclusion de Rachida Dati du parti de droite: "Nous sommes dans l’opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret".

2026, "c'est très loin", évacue d'abord Emmanuel Grégoire. Avant d'asséner: "Si les principes qui guident la nomination d’un ministre de la République, c’est des basses manœuvres de ce type-là, j’en prends acte, mais c’est évidemment très triste". "C'est le triomphe du cynisme le plus absolu", résume-t-il.

"Ça ne change strictement rien"

À la mairie de Paris, on n'ignorait pas que Rachida Dati briguerait certainement une élection en 2026, sans toutefois savoir "à quelle place" ni "avec qui".

"Du point de vue stratégique, du point de vue de la vision politique que nous portons pour Paris, ça ne change strictement rien", promet Emmanuel Grégoire.

En attendant cette échéance électorale, Rachida Dati aura de par son nouveau rôle un droit de regard sur les affaires culturelles parisiennes.

Le bras droit d'Anne Hidalgo l'assure: "Si la ministre entend utiliser les moyens de son ministère, détourner les moyens de son ministère, dans une intention de nuisance politique, ça se verra vite. Et nous le dénoncerons avec force".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions