Refus d'obtempérer à Paris: un automobiliste stoppé après un accrochage avec la police

MISE À JOUR 19h40: contrairement à ce que nous avons indiqué dans un premier temps, l'interpellation présentée ici ne relève pas de la technique du "contact tactique", mais bien d'un accrochage entre le fuyard et les forces de l'ordre.
Une voiture filmée circulant à vive allure dans les rues de Paris suivie de près par un véhicule de police. La vidéo, relayant cette scène impressionnante, a été visionnée à des milliers de reprises sur les réseaux sociaux. Ces faits ont eu lieu lundi dernier à 21h15, dans le secteur de Châtelet à Paris, indiquent des sources concordantes à BFMTV.
L'automobiliste, jugé ce jeudi en comparution immédiate, a été condamné à deux ans de prison, l'un en semi-liberté, l'autre avec sursis.
Au moment des faits, le conducteur du véhicule a refusé de s'arrêter à la demande des policiers. Ces derniers le prennent alors en chasse et lancent un appel à la radio pour avertir les autres patrouilles qu'ils poursuivent une voiture de marque Peugeot avec deux hommes à bord.
Deux individus interpellés
Ce véhicule, à l'angle de la rue Sainte-Honoré et la rue Sauval, passe devant une autre voiture de police qui avait pris connaissance de l'appel à la radio. C'est ce véhicule qui est filmé sur la vidéo prenant en chasse la Peugeot.
L'automobiliste fuyard freine ensuite brusquement. La voiture de police la percute. La Peugeot fait un tête-à-queue et s'arrête. Les policiers sortent alors de leur voiture pour interpeller les deux hommes.
Un des policiers souffre d'une douleur à un genou. Les deux véhicules sont hors d'usage tandis que des sachets contenant une poudre blanche sont retrouvés à l'intérieur de la voiture des mis en cause.
L’interpellation filmée s’apparente selon Matthieu Valet, porte-parole du Syndicat indépendant des commissaires de police, à un "contact tactique". Ce dernier salue dans un tweet le "professionnalisme" des policiers qui ont réussi "à stopper un fou furieux".
"Il n'y a jamais eu de contact tactique"
Or, selon notre consultant police-justice Guillaume Farde, "il ne s'agit pas du tout de contact tactique". Il explique ce jeudi soir que la technique, régulièrement utilisée par les Britanniques pour stopper des individus à moto, n'est pas pratiquée en France "encore moins véhicule contre véhicule". Dans ce refus d'obtempérer, il s'agit d'un "freinage très brutal qui a entraîné la collision". Le "contact tactique" ne fait pas partie des pratiques habituelles en France en raison des blessures encourues par les fuyards comme les policiers.
"Dans les premiers temps de cette interpellation, on a beaucoup entendu le sujet du contact tactique (...). En fait, pas du tout", a confirmé François Bersani, porte-parole Île-de-France du syndicat Unité SGP FO, sur le plateau de BFMTV ce jeudi soir.
Et d'ajouter: "On a pu s'entretenir avec les personnels dans cette voiture. Il faut savoir que le véhicule, dans un premier temps, avait pilé rue de l'arbre sec, dans le 1er arrondissement, pour que le véhicule (de police, ndlr) vienne le percuter derrière, pensant que le véhicule de police ne pourraît pas redémarrer. Sur cette interpellation, le véhicule Peugeot repile brutalement devant le véhicule. Il n'y a jamais eu de contact tactique sur ce coup-là. On s'est beaucoup enflammé à tort."
En 2021, 26.320 refus d'obtempérer ont été enregistrés en France soit un toutes les 22 minutes en moyenne. Ce délit met en danger la personne qui conduit la voiture, les forces de l'ordre qui la prennent en chasse ainsi que d'éventuel témoins présents à proximité.
Les policiers ont la possibilité de faire usage de leur arme pour stopper le véhicule s'ils se sentent menacés. 201 tirs ont eu lieu dans cette situation l'an dernier en France soit 0,76% des cas.