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Paris Île-de-France

RATP: les chauffeurs de bus en grève avant l'ouverture à la concurrence, peu de perturbations sur le réseau

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La CGT et Solidaires craignent que l'ouverture à la concurrence entraîne une dégradation des conditions de travail des conducteurs et affecte leur rémunération.

Une semaine sociale chargée s'ouvre dans le secteur des transports. Avant la mobilisation des salariés de l'aviation, jeudi 14 novembre, c'est la RATP qui ouvre le bal ce mardi.

À l'appel de deux syndicats, la CGT et Solidaires, une grève a débuté dans la matinée parmi les conducteurs de bus. Pour l'heure, le mouvement est assez peu suivi. Le trafic n'est perturbé que sur les lignes 24, 58, 107, 108 et 181. On compte sur ces tracés deux bus sur trois en circulation.

L'appel à la grève est motivé par l'ouverture à la concurrence de réseaux de bus. L'opérateur Keolis est pressenti pour s'arroger un des trois premiers marchés ouverts à la concurrence en petite couronne, tandis que la RATP devrait conserver les deux autres. Leur attribution doit être proposée au conseil d'administration d'Île-de-France Mobilités dans la journée.

Selon la CGT, cette transformation est un prétexte pour "des attaques incessantes contre les effectifs, contre leur rémunération, contre leur temps de travail".

Vers une dégradation des conditions de transport?

Céline Malaisé, présidente du groupe Gauche communiste, écologiste et citoyenne à la région Île-de-France, redoute "des conditions de transport qui se dégradent" et "des temps d'attente exponentiels".

"Vous avez des entreprises privées qui candidatent et, pour pouvoir remporter les marchés, cassent les prix. Pour pouvoir casser les prix dans les transports, il n'y a qu'un seul moyen, c'est de baisser les salaires", résume l'élue sur BFM Paris Île-de-France, craignant "un métier de plus en plus dur, de moins en moins attractif et moins de recrutement".

Et Céline Malaisé d'illustrer son propos: "La grande couronne a déjà eu ses bus privatisés. C'est à la fois des conditions de travail très dégradées pour les agents qui sont en ce moment régulièrement en grève à Conflans ou Cergy. Et pour les usagers, ce sont des bus fantômes, des bus qui disparaissent. Nous avons comptabilisé combien à peu près il y en a chaque semaine. La semaine dernière, il y en avait plus de 800, en sachant qu'il y a un bassin entier où il y en avait zéro puisqu'il y avait un mouvement de grève".

Jeudi 21 novembre, c'est pour des raisons similaires qu'un mouvement de grève sera enclenché chez les salariés de la SNCF. Les cheminots déplorent en parallèle le démantèlement annoncé de Fret SNCF.

Marie Gentric avec Florian Bouhot