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Paris Île-de-France

RATP: échec des négociations sur le temps de travail des machinistes, trois jours de grève annoncés

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Les 23, 24 et 25 mai, les syndicats RATP appellent à la grève sur les réseaux de bus et de tramway.

Aucun accord n'ayant pu être trouvé avec les syndicats de la RATP pour adapter les conditions de travail des conducteurs de bus et tramways à l'ouverture à la concurrence, la direction a annoncé mardi qu'elle prendrait des mesures unilatérales.

Depuis plus d'un an, la RATP négocie avec les syndicats l'adaptation des conditions de travail de ses 18.000 machinistes à l'ouverture à la concurrence.

L'objectif était d'arriver à un accord anticipé pour un atterrissage en douceur alors qu'à partir du 1er janvier 2025, l'ensemble des conducteurs de bus et de tramways seront transférés vers des filiales de la RATP ou des concurrents ayant remporté les appels d'offre lancés par l'autorité régionale des transports, Ile-de-France Mobilités.

Des règles moins avantageuses qu'à la RATP

A cette date, le "cadre social territorial" (CST) imposera les mêmes règles d'organisation et de temps de travail à toutes les entreprises, des règles moins avantageuses que celles garanties actuellement par la RATP.

Aujourd'hui, un machiniste de la RATP travaille en moyenne 33 heures par semaine contre 35 heures prévues par le CST, a indiqué la RATP.

"Notre ambition était de commencer à préparer notre département du réseau de surface aux conditions d'exploitation de l'ouverture à la concurrence", a expliqué le DRH du groupe Jean Agulhon, lors d'un entretien à la presse.

Augmentation du temps de travail

Un projet d'accord a été proposé aux syndicats le 4 avril, prévoyant une augmentation du temps de travail de 120 heures par an --comprenant la suppression de six jours de RTT-- en échange d'une hausse de salaire de 2.600 euros bruts annuels, soit l'équivalent d'un 14e mois.

Aucune des quatre organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) n'a accepté de signer. La direction de la RATP s'apprête donc à prendre une décision unilatérale à compter du 1er juillet 2022: une augmentation du temps de travail d'une vingtaine d'heures par an contre 460 euros bruts d'augmentation, le maximum que la direction peut imposer unilatéralement.

"On n'est pas du tout étonné de l'échec de ces pseudos négociations parce que le but depuis le départ c'est de nous faire bosser plus pour nous payer moins", estime Alexis Louvet, conducteur de bus et représentant syndicats solidaires RATP, au micro de BFM Paris-Ile-de-France.

Pas de 14e mois?

Seule une négociation aurait pu permettre de supprimer des jours de repos.

"Si l'accord n'est pas signé, les machinistes n'augmenteront pas leurs revenus d'un 14e mois", a déploré Jean Agulhon, alors que leur temps de travail dans les filiales augmentera bien dès 2025, et sans doute de plus de 20 heures annuelles.

"La conséquence de ne pas accepter la modification du temps de travail pour les deux prochaines années est qu'ensuite, elle s'appliquera sans aucune contrepartie", a-t-il prévenu, laissant encore aux syndicats la possibilité de revenir sur leur décision.

Trois jours de grève prévus

Trois nouvelles journées de grève sont prévues les 23, 24 et 25 mai à l'appel de l'ensemble des syndicats, après la journée du 25 mars qui avait fortement perturbé les réseaux de bus et tramways.

Alicia Foricher avec AFP