Prostitution pendant les JO de Paris 2024: la préfecture de police y prêtera "une attention particulière"

À cinq mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, des associations tirent la sonnette d'alarme sur la prostitution des mineurs.

À chaque grand événement international, le sujet revient sur la table. Avec onze millions de visiteurs attendus cet été, les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 présentent-ils un risque accru concernant la prostitution des mineurs? À cinq mois de l'événement, plusieurs associations et collectifs alertent.

Parmi eux, le Secours catholique assure qu'il faut encore plus sensibiliser sur le sujet.

"Le grand défi des JO est d'accepter de regarder en face, que ça existe et de trouver les moyens pour pouvoir mieux accompagner les victimes", déclare Geneviève Colas, coordinatrice du Collectif "Ensemble contre la traite d'êtres humains", à BFM Paris Île-de-France.

Des points d'accueil pour les victimes

La coordinatrice du Collectif "Ensemble contre la traite d'êtres humains" demande des points d'accueil avec "la traduction", "parce que souvent, ce seront des personnes qui ne parlent pas français", ainsi que des lieux d'accueil et du personnel formé.

L'association explique qu'un travail est en cours avec la préfecture de police, pour mettre en place ces différents points d'accueil pour les victimes de prostitution durant l'événement.

Plusieurs associations et collectifs constatent que le développement de cas de prostitution s'effectue de plus en plus à travers les réseaux sociaux. Les jeunes sont principalement concernés.

"Une attention particulière des services de la préfecture"

Pendant les Jeux olympiques, la préfecture de police affirme qu'une grande vigilance sera apportée aux sites en ligne.

"Compte tenu de l'inflation des tarifs locatifs, une attention particulière des services de la préfecture de Police est portée à toute évolution du phénomène prostitutionnel durant la période des JOP 2024. Tout développement de la prostitution via des sites en ligne fera notamment l’objet d’une grande vigilance", déclare la préfecture de police auprès de BFM Paris Île-de-France.

Cette dernière ajoute que la brigade de répression du proxénetisme accentuera aussi sa présence sur le terrain. "Par ailleurs, durant les JOP, le groupe en charge de la surveillance des établissements de nuit (groupe Cabarets) sera renforcé", complète la préfecture qui ajoute qu'un groupe de travail associant la ville de Paris et le parquet a été mis en place "pour développer des mesures de prévention et de sensibilisation".

"On a encore beaucoup de formations à faire"

La ville de Saint-Denis a mis en place un programme "Balance ton sport", en vue de la Coupe du monde de rugby 2023 et des JO de Paris de 2024. Ce programme, visant notamment à sensibiliser le grand public, est en place depuis l'été dernier. Plusieurs actions sont menées comme des campagnes de prévention, mais aussi des formations pour repérer des cas de prostitution.

"On a encore beaucoup de formations à faire", précise Gwenaëlle Badufle-Douchez, adjointe à la Sécurité et la prévention de la ville de Saint-Denis.

Elle ajoute: "les JO sont dans quelques mois. On aimerait aussi former les bailleurs des immeubles, des appartements. On aimerait aussi former certains hôteliers qui vont accueillir des touristes dans leurs locaux".

Pour rappel, en France, ce sont les clients qui sont punis par la loi, avec une amende notamment de 1.500 euros si le client a eu recours à un service d'un ou d'une prostituée majeure. L'amende s'élève à 75.000 euros et 5 ans d'emprisonnement si la ou le prostitué est mineur.

Maxime Cliet Ruzza, Oriane Voisine et Solenne Bertrand