Prix des carburants: pourquoi faire le plein coûte si cher à Paris?

Comme partout en France, le prix des carburants flambe à Paris, en même temps que celui du baril de pétrole. Mais dans la capitale, la facture est encore plus salée.

Des niveaux historiques. En France, les prix du carburant n'ont jamais été aussi élevés. Le litre de sans-plomb 95 se vend à 1,68€ en moyenne, et le litre de gazole atteint 1,62€, selon le ministère de la Transition écologique.

Si cette hausse des prix concernent tous les Français, les Parisiens subissent des prix encore plus conséquents que dans les autres villes. Par endroit, le litre d'essence frôle les deux euros.

"Avant, je mettais à peu près 50€, là j'en suis à 60-63€. Franchement c'est très embêtant, et pour vous dire, je cherche toujours la station qui a le litre le moins cher", assure à BFM Paris un automobiliste dans une station essence d'Issy-les-Moulineaux.

Des stations plus rares et des coûts du foncier importants

Cette hausse des prix du carburant s'explique en très grande partie par celle du pétrole à l'échelle internationale. Mais dans la capitale, d'autres raisons justifient cette facture particulièrement élevée, selon l'économiste et professeur à l'université Paris Dauphine Philippe Chalmin. À commencer par le manque de stations-service.

"On sait très bien que le nombre de stations dans Paris a tendance à diminuer, que celles-ci ont même tendance carrément à se raréfier", explique-t-il au micro de BFM Paris.

En trente ans, plus du double des stations-services ont fermé leur portes à Paris. Environ 120 stations sont recensées actuellement dans la capitale, contre 300 dans les années 1990, rapporte Le Parisien.

Sur les stations-services de Paris intra-muros, les "coûts du foncier, les coûts sociaux, sont relativement plus importants alors que les stations classiques en banlieue n'ont pas ces mêmes contraintes", poursuit Philippe Chalmin.

Des facteurs qui expliquent qu'"un même produit sans aucune différenciation (...) puisse avoir 20 à 30 centimes d'écart", conclut l'économiste.

Shéhérazade Ben Essaid