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Paris Île-de-France

Prison de la Santé: un surveillant condamné à sept ans de prison pour viols sur un détenu

L'entrée de la prison de la Santé à Paris, le 6 novembre 2020.

L'entrée de la prison de la Santé à Paris, le 6 novembre 2020. - BERTRAND GUAY / AFP

Un surveillant pénitentiaire de la prison de la Santé a été condamné, ce vendredi 21 mars, à sept ans de prison pour des viols sur un détenu.

Un surveillant pénitentiaire de 54 ans a été condamné vendredi soir à sept ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur un détenu à la prison parisienne de la Santé en 2022.

La cour criminelle de Paris a prononcé un mandat de dépôt à effet différé. Elle a en outre prononcé un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec injonction de soins et une interdiction définitive d'exercer une fonction publique. L'avocat général avait requis 10 ans de prison.

"Propension utilitariste au mensonge"

La cour a écarté la thèse d'un complot ourdi par le détenu par vengeance après une saisie de téléphone dans sa cellule ou pour obtenir un aménagement de peine, invoquée par la défense.

Mettant en avant la constance de la dénonciation des faits par le détenu, la cour a noté que sa capacité d'élaboration aurait été "obérée" par sa toxicomanie, malgré sa "propension utilitariste au mensonge".

Pour le choix de la peine, parmi les éléments défavorables à l'accusé, la cour a tenu compte de "l'atteinte portée à l'image de l'administration pénitentiaire et la justice".

Mais aussi du fait que le surveillant avait dans le passé fait l'objet de poursuites disciplinaires pour des faits s'apparentant à du harcèlement sexuel, des attouchements ou des exhibitions.

Les avocats de la défense, Léa Dordilly et Simon Clémenceau, ont à l'issue du verdict regretté que la cour ait condamné l'accusé sur une motivation consistant selon eux à dire que celle-ci n'a pu exclure "l'hypothèse de la culpabilité" du surveillant. Leur client va faire appel, ont-ils annoncé.

A l'époque âgé de 27 ans, le détenu purgeait un total de 30 mois pour plusieurs affaires - violences conjugales, infractions routières, violence sur mineur de moins de 15 ans et vol aggravé.

Il a affirmé que le surveillant lui faisait subir des fellations dans son bureau et lui donnait du tabac.Tout au long de l'enquête comme à l'audience, l'accusé, qui a effectué neuf mois de détention provisoire, a intégralement contesté les faits qui lui sont reprochés.

Depuis l'ouverture du procès mercredi, deux récits totalement opposés ont été livrés à la cour avec, situation peu commune, un accusé qui comparaissait libre et une partie civile toujours derrière les barreaux.

S.A avec AFP