Policiers en plus, caméras… les chantiers de Darmanin à Paris pour intensifier "comme jamais" la lutte contre la délinquance

Recrutement de nouveaux policiers, lutte contre la drogue... Le ministre de l'Intérieur livre les grandes orientation de la place Beauvau alors que le nouveau préfet de police Laurent Nuñez entre en fonctions.

Dans un entretien accordé à nos confrère du Parisien publié ce jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin présente ses orientations pour la sécurité à Paris, alors qu'entre en fonction le nouveau préfet de police Laurent Nuñez. Le ministre compte "intensifier comme jamais la lutte contre la délinquance", dans la capitale.

Pour atteindre cet objectif, Gérald Darmanin annonce la création de "500 nouveaux postes de policiers dans les deux ans" pour un total de 1000 dans les cinq prochaines années. S'ajouteront à cela l'installation de 500 caméras de surveillance supplémentaires ainsi que la "modernisation du parc de caméras déjà existant".

Gérald Darmanin annonce également la création d'un centre de formation et d’entraînement au maintien de l’ordre, créé pour la préfecture de police. Celui-ci verra le jour à Villeneuve-Saint-Georges, dans le Val-de-Marne.

Laurent Nuñez, un homme "ferme" et "plein de rondeur"

Ces renforts matériels et humains seront sous la tutelle du nouveau préfet de police de la ville de Paris, Laurent Nuñez, qui a succédé ce jeudi à Didier Lallement .

"C’est un homme ferme, mais aussi plein de rondeur. C’est le meilleur choix", a confié le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin à nos confrères du Parisien, à propos de la nomination de Laurent Nuñez.

Pourtant, faut-il voir un changement de cap ou de style dans la nomination d'un prefét de police au tempérament "rond"? "Non", répond le ministre de l'Intérieur, qui assure que "la sécurité à Paris sera [sa] priorité et celle de Laurent Nuñez". Ce dernier devra aussi "appliquer le nouveau schéma national du maintien de l’ordre" décidé par le locataire de la place Beauvau.

"Éradiquer le crack"

Laurent Nuñez, ancien directeur de la Sécurité intérieure, connait déjà les grands chantiers qui l'attendent. Lutte contre les vols à la tire, contre les violences dans les transports parisiens, cet "espace public dont il convient de reprendre le territoire", ou encore contre le trafic de drogue sont sur la feuille de route de l'ex-bras droit de Gérald Darmanin à l'Intérieur, d'octobre 2018 à juillet 2020.

"Ce qui est sûr, c’est qu’il faut éradiquer le crack, et cela demande sans doute une solidarité plus grande entre les collectivités locales et l’État. Il faut qu’on arrête de se rejeter la balle, les Parisiens ne veulent pas de ça", a estimé Gérald Darmanin lors de son entretien accordé au Parisien.

Sur ce dernier point en particulier, le nouveau préfet de police de Paris va rapidement être attendu au tournant par "le premier flic de France", en particulier sur les problématiques entourant le crack à Paris: "J’ai demandé au nouveau préfet de police de Paris de me proposer, pour la rentrée, des solutions pour lutter définitivement contre ce fléau", a indiqué le ministre de l'Intérieur dans son entretien. Un sujet épineux sur lequel mairie de Paris et préfecture de police se sont livrés à des bras de fer successifs ces dernières années.

La police municipale pas à la hauteur?

Gérald Darmanin a également profité de son entretien pour envoyer quelques messages aux élus de la mairie de Paris. Rappelant qu'à la demande du président de la République, il avait autorisé "la création historique" d'une police municipale à Paris, Gérald Darmanin semble pour le moins déçu de sa réelle mise en route: "Ils sont aujourd’hui moins de 400 agents et ne sont pas armés… Nous espérons tous [...] que la mairie de Paris mettra les moyens pour atteindre les 2500 policiers municipaux annoncés. Nous les aiderons".

"La sécurité est une compétence de l’État à Paris, mais la ville doit aussi faire des efforts", a lancé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Ces quelques annonces interviennent alors que la France se prépare à recevoir deux événements sportifs internationaux ces deux prochaines années qui va fortement mobiliser les forces de la capitale, la Coupe du monde de rugby 2023 mais aussi les Jeux olympiques de Paris 2024, "un événement hors norme et stratégique", que le ministre de l'Intérieur suivra "personnellement".

Alixan Lavorel