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Piétonnisation du pont d'Iéna: le préfet de police constate un retour des vendeurs à la sauvette

Le pont d'Iéna.

Le pont d'Iéna. - BFM Paris

Alors que le sujet de la piétonnisation du pont d'Iéna s'est invité au conseil de Paris, qui se tient du 8 au 11 octobre, le préfet de police Laurent Nunez a alerté sur le retour des vendeurs à la sauvette sur le site.

Les vendeurs à la sauvette de retour depuis la piétonnisation du pont d'Iéna, à Paris. Le préfet de police, Laurent Nunez, a alerté sur ce phénomène alors que le sujet du nouvel aménagement au pied de la tour Eiffel s'est invité dans les débats au Conseil de Paris ce mercredi 9 octobre.

"La piétonnisation (du pont d'Iéna, NDLR) entraîne un retour des vendeurs à la sauvette, ce qui fait que nous revenons sur le terrain pour les en disperser", a affirmé le préfet de police.

Si "le pont d'Iéna relève de la compétence de la maire de Paris", selon la préfecture, "il est vrai que la piétonnisation pose un certain nombre de questions en matière de sécurisation avec le retour des vendeurs à la sauvette", a appuyé Elise Lavielle, sous-préfète et représentante du préfet de police.

"Dans ce cadre, nous déployons un plan de sécurisation renforcé avec une présence densifiée et rehaussée de policiers en lien aussi avec la police municipale", a-t-elle précisé.

"Un pont pour Instagrameur"

Pas de quoi refroidir la majorité municipale, qui veut étendre la piétonnisation aux abords de la tour Eiffel. "Une piétonnisation peut amener à augmenter le nombre de vendeurs à la sauvette", reconnaît Patrick Bloche, premier adjoint à la maire de Paris. "(Mais le préfet) a dit que les forces de l'ordre agiraient en conséquence dans les responsabilités de la police nationale".

Et d'assurer que de "bonnes habitudes ont été prises" et que "c'est dans cet esprit que va être piétonnisée la place de Varsovie", situé en prolongement du pont d'Iéna, côté 16e arrondissement, "sans qu'il n'y ait d'impact sur la circulation en tant que tel".

Un argumentaire loin de convaincre l'opposition de droite, déjà vent debout contre la piétonnisation du pont d'Iéna. "Les maires des trois arrondissements (7e, 15e et 16e) concernés n'ont été ni consultés, ni même informés", regrette Agnès Evren, co-présidente du groupe Union Capitale et élue du 15e arrondissement.

Et de fustiger une décision prise à l'encontre des Parisiens. "Comment ne pourraient-ils pas avoir l'impression d'être sacrifiés au profit des touristes? Et pire encore, au profit des photos Instagram? Oui le pont d'Iéna est devenu un pont pour Instagrameur", martèle l'élue d'opposition.

La piétonnisation est "un succès"

Par ailleurs, pour la droite parisienne, "ce ne sont pas seulement la tour Eiffel et ses abords, mais la ville entière qui subira ce réaménagement". Celui-ci prévoit un terre-plein central et deux files de circulation de chaque côté, avec deux voies de bus et cyclable. Seuls les bus, les vélos, les taxis et les véhicules de secours peuvent y circuler dorénavant.

"Ce projet" qui est un "vieux reste du projet One dont vous n'osez même plus prononcer le nom" tacle Agnès Evren à l'adresse de la majorité, "impacte tout le plan de circulation parisien en obligeant des reports sur les ponts voisins de l'Alma, Grenelle et Bir-Hakeim, sur l'avenue du président Wilson, la place de l'Alma, la place Joffre ou encore vers le sous-terrain du quai Branly. Vous ne pouvez pas façonner Paris pour les touristes", a-t-elle dit à l'adresse de l'exécutif parisien.

"La piétonnisation du pont d'Iéna est d’ores et déjà un succès et une réussite incontestable pour toutes celles et tous ceux qui veulent se faire photographier sans prendre de risque devant la tour Eiffel. Que ce soit les Parisiens et évidemment les touristes", a balayé Patrick Bloche.

Nicolas Dumas avec Alexandre Simoes