"Paul Watson doit être libre": la citoyenneté d'honneur de la ville de Paris attribuée au fondateur de Sea Shepherd

Le fondateur de l'ONG Sea Shepherd Conservation Society, le Canadien Paul Watson, pose à bord du "Brigitte Bardot", un multicoque de Sea Shepherd amarré à Paris, le 15 janvier 2015. - Loic VENANCE / AFP
Paul Watson, militant œuvrant pour la défense des baleines, a été fait citoyen d'honneur de la ville de Paris ce mardi 19 novembre.
"Paul Watson doit être libre", a déclaré Anne Hidalgo durant sa prise de parole devant le Conseil de Paris.
"En attribuant à Paul Watson le titre de citoyen d'honneur, la ville de Paris souhaite saluer son courage et son engagement en faveur de la protection de l'environnement. Cette distinction vient s'ajouter aux nombreuses marques de soutien exprimées à l'égard du fondateur de Sea Shepherd", peut-on lire sur le site de la municipalité.
Le septuagénaire américano-canadien est actuellement détenu au Groenland, territoire autonome danois. Le Japon a lancé à son encontre un mandat d'arrêt international et réclame son extradition dans le cadre d'une affaire datant de 2010, survenue dans l'océan Antarctique. Tokyo souhaite le poursuivre pour "intrusion dans [un] navire (baleinier, ndlr), dommages aux biens, obstruction forcée aux affaires et blessures", selon le communiqué d'Interpol de 2012.
"Un homme qui incarne la lutte pour l'écologie"
"Aujourd’hui, nous défendons un homme qui incarne la lutte pour l’écologie mondiale. Paul Watson, fondateur de l’ONG Sea Shepherd, a consacré sa vie à la protection des océans, au péril de sa propre liberté", a assuré Fatoumata Koné, la présidente du groupe écologiste au Conseil de Paris.
L'élue verte juge l'incarcération du militant "infondée", assurant qu'elle "a assez duré". "Défendre le vivant n’est ni un délit ni un crime, c’est une nécessité et une urgence", argue-t-elle. "En soutenant Paul Watson, nous disons au monde entier que Paris est, et restera, du côté du vivant."
"C'est avec joie qui nous suivons la proposition de l'exécutif", a de son côté fait savoir Raphaëlle Primet, la co-présidente du groupe communiste. "Il s'agit d'un symbole pour les écologistes du monde entier."
Les clivages politiques pas totalement transcendés
Maud Lelièvre, conseillère de Paris du groupe Modem, souscrit à ces propos, signe que la cause transcende une partie des clivages politiques: "Soutenons son combat, celui des océans, et rappelons au monde que l'engagement pour notre avenir commun est une valeur que nous porterons toujours haut."
"Libérez Paul Watson", a lui aussi affirmé Pierre-Yves Bournazel, le co-président du groupe Union Capitale. "Paul Watson est aujourd’hui, en raison de son engagement et de ses combats, confronté à des pressions diplomatiques intenses et complexes. Il y a, dans cette affaire, des intérêts très puissants, refusant le changement, la science et qui souhaitent ignorer la réalité de l’urgence climatique."
L'attribution de la citoyenneté d'honneur à Paul Watson a néanmoins soulevé quelques critiques. L'écosocialiste Laurent Sorel estime que le militant a "sa part d'ombre". Il dénonce des prises de position de l'activiste tout en soutenant son engagement contre la chasse à la baleine. "Je ne partage pas l'ensemble de son engagement militant", résume-t-il.
Pour sa part, Farida Kerboua et son groupe Demain Paris, à droite, se sont abstenus. "Nous ne pouvons pas soutenir" cette attribution, a-t-elle indiqué. "Il a fait de l'action violente une stratégie", dit-elle, estimant que "de telles actions radicales nuisent au militantisme".
Paul Watson vit depuis plusieurs années à Paris avec sa compagne et ses enfants. L'activiste a demandé à acquérir la nationalité française fin octobre.