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Paris Île-de-France

Paris: une start-up recycle les cheveux coupés pour dépolluer la Seine

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Grâce à la collecte des cheveux de 6.000 salons de coiffure membres de l’association Coiffeurs Justes, la startup parisienne Ecofhair transforme cette matière naturelle en solutions absorbantes pour dépolluer la Seine.

Perçus comme un simple déchet par certains, les cheveux coupés trouvent une seconde vie grâce à la start-up parisienne Ecofhair. Depuis 2021, elle les transforme en boudins absorbants destinés à dépolluer la Seine, une technologie déjà adoptée par l’agence d’excursion Les Vedettes de Paris pour ses péniches électriques.

Recycler les cheveux pour l'écologie

Une matière valorisée grâce à une collaboration mondiale avec les 6.000 membres de l’association Coiffeurs Justes, qui a mis en place dès 2015 un système national de collecte afin de "réduire l’impact écologique des salons de coiffure en les récoltant et en les triant". Les cheveux sont soigneusement stockés dans des sacs, sans gêner le quotidien des coiffeurs.

"Voilà, une fois remplis, on en fait trois sacs qu’on met dans un carton, et notre partenaire de livraison emmène les sacs à cheveux", explique devant la caméra de BFMTV Bertrand Murig, coiffeur chez Barbaé, dans le 11e arrondissement de Paris et adhérent de l'association.

Une fois collectée, cette matière première naturelle est transformée par la start-up en matériaux, capables d’absorber efficacement plusieurs polluants, notamment les huiles et les hydrocarbures.

"Vous allez avoir les écailles du cheveu qui vont s'ouvrir et, globalement, 100% de la surface va venir capter effectivement ces huiles et hydrocarbures qui vont simplement se coller sur les fibres capillaires", affirme Thomas Spreng, co-fondateur d'Ecofhair.

Une technologie appelée à se développer

Capables d’absorber jusqu’à huit fois leur poids, ces boudins écologiques pourraient être adoptés par d’autres acteurs du transport fluvial. Les Vedettes de Paris, souhaitent voir cette technologie se démocratiser et équiper davantage de bateaux.

"Chaque péniche pourrait être dotée de ces boudins, qui, à la fois, éviteraient les pollutions des propres péniches mais récupéreraient également des pollutions qui viendraient de l’amont", explique Vincent Delteil, directeur général adjoint de l’agence.

À l’avenir, cette technologie encore récente pourrait équiper les ports ou être utilisée par les équipes d’intervention lors de marées noires causées par des naufrages.

Julie Roeser avec François Pitrel et Alexandre Simoes