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Paris Île-de-France

Paris: une femme de 85 ans embauchée en tant qu'enseignante contractuelle

Illustration d'une classe de collège.

Illustration d'une classe de collège. - Philippe Huguen/AFP

L'octogénaire a été embauchée quelques jours après la rentrée pour remplacer une professeure absente. La contractuelle aurait menti sur son âge. Elle n'a assuré aucun cours.

"Une contractuelle de 85 ans s’est retrouvée à faire cours devant des collégiens”. Mardi, la CGT-Educ’action s’est émue sur X de l’embauche d'une enseignante contractuelle âgée de 85 ans dans un lycée du 19e arrondissement parisien.

Une prise de poste qui, d'après le syndicat, "illustre la précarité de certains retraités, le manque d’enseignant, la désorganisation et la précarisation des services de l’Education nationale".

"Une dame qui a menti sur son âge"

D’après les informations de BFMTV, une femme de 85 ans a bel et bien été embauchée en tant que contractuelle quelques jours après la rentrée au collège-lycée Bergson, dans le 19e arrondissement de Paris.

Une embauche brève puisque la professeure n’a assuré aucun cours, a appris BFMTV auprès de la communauté éducative. "C’est une dame qui a menti sur son âge. Elle avait été nommée pour remplacer une professeure de français absente", a indiqué cette même source, qui a "rapidement vu qu’elle était beaucoup plus âgée que ce qu’elle avait dit".

L'octogénaire a postulé via une plateforme de l'Education nationale. D'après les informations de BFMTV, elle a indiqué être née en 1968, et non en 1938. Un important écart d'âge puisque la femme est aujourd'hui âgée de 85 ans et non pas 55 ans comme elle l'a indiqué sur la plateforme.

Examen de la candidature

Elle a été reçue par la proviseure qui s'est rendue compte qu'elle n'avait pas l'âge déclaré. Le rectorat a été prévenu et la contractuelle, qui était a priori professeur dans le passé, n'a pas enseigné devant les élèves, précise une source à BFMTV.

Contacté, le syndicat CGT Educ'action affirme que "le gros problème est que cette dame a été envoyée dans un collège sans entretien ni formation. Elle aurait dû être reçue, qu'on évalue si elle avait les compétences pour être professeurs."

Cette situation, qui pourrait prêter à sourire, "illustre bien la crise que traverse l'Education nationale. Le ministre a promis 'un prof devant chaque classe', le rectorat est sous pression et envoie n'importe qui", regrette le syndicat.

Contacté par BFMTV, le rectorat confirme "qu'aucun contrat de travail n'était signé entre le rectorat et cette personne". Il rapporte que l'octogénaire a déposé un dossier électronique dans l'application RH du rectorat "avec une mention erronée sur sa date de naissance".

Elle n'a pas donné cours aux élèves

Comme le veux le protocole, l'octogénaire "a été convoqué par la DRH de l'établissement pour examen de sa candidature", a rapporté le rectorat. La principale lui a alors demandé des pièces d'identité tandis que "son dossier était en cours d'instruction au rectorat pour vérification des documents".

"Malgré la bonne intention de cette personne, il lui a été signifié une fin de non-recevoir", a indiqué le rectorat. La proviseure a alors signalé au service du rectorat mettre un terme à la procédure de recrutement.

"Cette personne n'a été à aucun moment devant les élèves", conclut le rectorat.

Théo Touchais et Elise Philipps avec Charlotte Lesage