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Paris Île-de-France

Paris: une centaine de conducteurs de bus manifestent contre l'ouverture à la concurrence

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Les conducteurs ont manifesté ce lundi 23 mai devant le ministère de la Transition écologique pour protester contre la modification de leur temps de travail. Leur mouvement de grève devrait être reconduit les deux prochains jours.

Ils l'avaient annoncé. Ce lundi 23 mai, une centaine de conducteurs de bus de la RATP grévistes ont manifesté devant la ministère de la Transition écologique, tutelle des Transports, pour protester contre la modification de leur temps de travail afin de s'adapter à l'ouverture à la concurrence. Leur mouvement social, qui s'étend aux chauffeurs de tramway, devrait se poursuivre les mardi 24 et mercredi 25 mai.

Rassemblés à l'appel des principales organisations syndicales de la régie de transport (CGT, FO et Unsa), le conducteurs de bus et de tramways protestent contre la décision de la direction d'augmenter leur temps de travail de 20 heures par an contre une hausse de salaire de 420 euros bruts.

Pour la CGT, la RATP tord la réalité et compte en réalité augmenter le temps de travail des 18.000 machinistes de 190 heures par an en allongeant leur temps de travail journalier, ce qui équivaut à "un mois et demi de travail en plus", selon Cemil Kaygisiz, secrétaire général de la CGT Bus RATP.

Seul 60% de l'offre de bus habituelle disponible

Le mouvement de grève, prévu sur trois jours, a engendré des perturbations dès lundi sur le réseau de surface. Seul 60% de l'offre de bus habituelle était disponible et cinq lignes de tramways sur huit étaient très fortement perturbées, ne roulant qu'aux heures de pointe et en service réduit.

Lors de cette dernière journée de grève, le 25 mars, seulement 30% de l'offre de transport avait pu être assurée, a rappelé la RATP. Lundi, le taux de gréviste atteignait 60% chez les conducteurs de bus et tramways, d'après la CGT. La RATP n'avançait elle aucun chiffre.

Entrer en vigueur de la nouvelle organisation de travail le 1er août

La nouvelle organisation du temps de travail doit entrer en vigueur le 1er août après avoir été décalée d'un mois. La RATP, qui va perdre son monopole sur Paris et la petite couronne en 2025, se voit contrainte d'adapter les conditions de travail de ses conducteurs, plus avantageuses que celles en vigueur chez ses concurrents.

Elle a proposé un accord prévoyant la suppression de 6 jours de congés et 120 heures de travail en plus par an contre une hausse de salaire de 2.600 euros brut, soit l'équivalent d'un quatorzième mois.

Mais aucune organisation syndicale n'a accepté d'apposer sa signature. Pour la CGT, cet accord prévoit en réalité une hausse de temps de travail de 190 heures par an contre une compensation salariale de 1.900 euros brut.

"Nous voulons faire entendre notre refus de l'ouverture à la concurrence", a insisté Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral FO Transports. "Si demain les transports devenaient un business de boites privées, s'il y a quatre personnes dans un bus, et bien ce bus ne roulera plus", a-t-il alerté, appelant les usagers à soutenir le mouvement.

Les perturbations à prévoir pour demain, en cas de reconduction du mouvement, seront annoncées aujourd'hui aux alentours de 17 heures.

Toutefois, les organisations syndicales de la RATP n'entendent pas s'arrêter là. Elles ont lancé ce lundi un appel à la grève sur le RER B pour samedi, jour de finale de la Ligue des champions au Stade de France à Saint-Denis, afin de dénoncer le sous-effectif chez les conducteurs.

C.L. avec AFP