Paris: un homme raconte la violente agression de son père par une toxicomane à la Porte de la Villette

Deux fractures du bassin, une hémorragie interne et 45 jours d'ITT. C'est le bilan de l'agression de Jean-Baptiste, un homme de 92 ans, le 9 septembre dernier par une toxicomane porte de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris.
Alors que les médecins lui prédisent désormais un risque accru d'incapacité à marcher et de décès dans les six prochains mois, son fils, Jérôme Watel, est revenu sur son agression dans les colonnes du Parisien.
De nombreux coups dans le bassin
Les faits se sont déroulés alors que Jean-Baptiste rentrait au domicile de son fils, où il vit une semaine sur deux, après sa promenade quotidienne dans le parc de la Villette. Mais en franchissant les deux portes d'accès de la résidence, cet ancien gendarme ne remarque pas qu'il était suivi par une consommatrice de crack. Au moment où il a commencé à monter les escaliers, l'homme a reçu un premier coup à l'arrière du crâne, selon le récit de son fils.
"Mon père n’a pas vu avec quel objet il a été frappé. Selon lui, c’était une matraque. Ça lui a laissé un œuf de pigeon sur le crâne", a-t-il raconté.
Mais "l'adrénaline" lui permettant de "retrouver sa force", et le nonagénaire est parvenu à se retrourner et attraper son agresseuse au niveau du cou. "Mon père essaye de lui serrer le cou. Mais réalisant qu’il est en train de rudoyer une femme, il finit par relâcher son étreinte."
Suivent alors de nombreux coups, donnés par l'agresseuse au père de Jérôme Watel qui est tombé à terre. Elle a fini par prendre la fuite, après avoir volé son portefeuille. C'est le gardien de l'immeuble qui a retrouvé le nonagénaire une dizaine de minutes plus tard, sur le sol.
"Il va finir sa vie assisté"
"Il est resté deux jours aux urgences, avec son pronostic vital engagé. Les médecins ne parvenaient pas à stopper l’hémorragie interne", a témoigné son fils, qui craint que son père ne se remette pas totalement de cette agression.
"Je ne sais pas s’il va s’en relever. Il va finir sa vie assisté. C’est exactement ce qu’il ne voulait pas."
Il regrette aussi de ne "pas avoir pu le protéger". "Je me doutais que mon père pouvait être en danger dans le quartier, depuis l’arrivée des toxicomanes. Je me sens coupable de n’avoir pas pu le protéger. Mais c’est compliqué de dire à quelqu’un qui est parfaitement autonome de ne pas sortir de chez lui."
L'agresseuse placée en détention provisoire
Jérôme Watel a déposé plainte le 12 septembre dernier. Après avoir exploité les caméras de vidéosurveillance, les enquêteurs du commissariat du 19e arrondissement sont parvenus à identifier l'agresseuse de son père, et à l'interpeller le 16 septembre à proximité du camp de consommateurs de crack installé dans le square Forceval, selon un policier interrogé par Le Parisien.
Elle a alors reconnu devant les policiers avoir suivi le nonagénaire, l'avoir projeté au sol, et mis trois coups de poing au niveau du ventre afin de lui voler son portefeuille et de se payer une dose de crack. Âgée de 24 ans, elle a été mise en examen pour "usage de stupéfiants et vol avec violences avec ITT de plus de huit jours", et placée en détention provisoire, a indiqué le parquet de Paris au journal.
Fin septembre, après une nouvelle manifestation des habitants de Pantin et Auervilliers pour dénoncer l'inaction des autorités face au campement de consommateurs de crack, le préfet de police Laurent Nuñez a reconnu "que l'action menée n'est pas suffisante" et réitéré son intention de lutter contre ce problème, récurrent dans la capitale et ses alentours.