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Paris Île-de-France

Paris: un campement de familles à la rue installé devant la mairie du 18e arrondissement

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Plusieurs centaines de personnes, principalement des migrants, ont entamé jeudi 25 juillet leur troisième jour de campement devant la mairie du 18e arrondissement de Paris. Ils réclament une mise à l'abri.

Installées depuis mardi 23 juillet devant la mairie du 18e arrondissement, des centaines de personnes accompagnées par Utopia 56 réclament une mise à l'abri.

Environ 350 personnes selon l'association, 200 selon un comptage de la mairie effectué mercredi, sont campées devant le parvis du bâtiment municipal depuis mardi soir.

Proposition d'hébergement hors Paris

Des femmes et hommes, et de nombreux enfants en bas âge, se sont installés sur des couvertures de survie sur le sol, a constaté une journaliste de l'AFP sur place.

"Ce sont des gens que l'Etat a essayé d'orienter en région depuis des mois, mais qui refusent parce qu'ils ont une vie à Paris, des enfants scolarisés, des démarches administratives (...) Là, il y a des gens qui travaillent, qui sont là depuis des années", explique Yann Manzy.

Le fondateur de l'association Utopia 56, présent avec les familles devant la mairie, témoigne notamment d'évacuations de squats et de "milliers de places" d'hébergement fermées en amont des Jeux de Paris, et réclame une "mise à l'abri" de l'ensemble des personnes présentes.

Des propositions pour 40 femmes et enfants

Selon Utopia 56, des propositions de mise à l'abri de 40 personnes puis uniquement des femmes et des enfants ont été refusées par les familles présentes et par l'association, qui demandent que les hommes puissent aussi être pris en charge.

"Moi, j'ai 5 enfants qui sont Français, et qui sont dehors", témoigne une mère présente, visiblement très fatiguée après deux nuits passées devant la mairie. "J'ai commencé à travailler pour pouvoir trouver un logement, mais je ne trouve pas", déplore la Sénégalaise de 39 ans, dont le plus jeune enfant est âgé de 11 mois.

"Le sprint final du nettoyage social"

Selon le collectif Le Revers de la médaille, qui a récemment dénoncé "le sprint final du nettoyage social" avant le début des JO, "les expulsions de campements de rue de personnes exilées ont été nettement accélérées depuis septembre 2023".

Léa Filoche, adjointe à la Maire de Paris en charge des solidarités, de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés, pointe quant à elle des situations récurrentes pendant l'été "parce qu'il y a moins de bénévoles et de citoyens engagés disponibles et disposés à pouvoir trouver des solutions" d'hébergement. L'élue appelle également à une prise en charge totale des familles, avec les hommes.

F.Ba avec AFP