Paris: un air jusqu'à deux fois plus pollué aux particules ultrafines le long du trafic routier

Les résultats d'une première campagne de mesure des particules ultrafines, réalisée début 2022 par Airparif, ont été publiés ce lundi 11 décembre. L'objectif est de mieux comprendre l'étendue spatiale de ce polluant de l'air nocif pour la santé et non réglementé.

Un danger avéré. L'air est de deux à deux fois et demie plus pollué aux particules ultrafines le long du trafic routier à Paris qu'à distance de ces axes, alerte Airparif dans un communiqué ce lundi 11 décembre. Ces résultats découlent d'une première campagne de mesure des particules ultrafines réalisée de février à avril 2022 en partenariat avec la ville de Paris et l'association Bloomberg philanthropies.

La campagne de mesure de ce polluant de l'air, nocif pour la santé et non réglementé, a eu lieu dans trois endroits de la capitale: à proximité du périphérique, à proximité d’un grand boulevard parisien, et dans une zone urbaine du 18e arrondissement. À ces lieux s'ajoute le site de mesure permanent d’Airparif situé au centre de Paris.

25.600 particules par cm3 ont été relevées le long du périphérique est, 21.900 particules par cm3 le long du boulevard Haussmann et entre 9.900 et 10.800 particules par cm3 au loin des axes de circulation.

Trafic routier, chauffage au bois et gaz polluants

Le diamètre de ces polluants de l'air non réglementé est inférieur à 100 nanomètres, c'est-à-dire 1.000 fois plus fin qu'un cheveu. Du fait de cette taille extrêmement petite, elles constituent un danger sanitaire car "elles pénètrent plus profondément dans l'organisme". Les particules ultrafines proviennent du trafic routier, du chauffage au bois, et de la combinaison de gaz polluants.

Cette étude a été complétée par d'autres mesures menées pendant l'été 2023, sans influence du chauffage du bois. En partenariat avec Airlab, le laboratoire d’innovation ouverte d’Airparif, une caméra de reconnaissance de véhicules analyse les niveaux de particules ultrafines mesurés en fonction des types de véhicules et de leur vitesse. Les résultats seront publiés dans un rapport en 2024.

Le but du partenariat entre Airparif, la ville de Paris et Bloomberg philanthropies est de mieux comprendre l'étendue spatiale et temporelle de ce polluant de l'air, mieux cibler les politiques publiques tendant à améliorer la qualité de l’air à Paris et à perfectionner sa surveillance. Le tout en lien avec "les propositions en cours dans le cadre de la révision de la directive européenne sur la qualité de l’air ambiant".

Des discussions au niveau européen sont en cours concernant la norme Euro 7, une norme européenne d'émissions visant à réduire la pollution causée par la circulation. Elle devrait s'appliquer à partir de 2025 en remplacement d'Euro 6 et permettra de classer tous les véhicules particuliers et poids lourds, quels que soient leurs types de motorisation, selon leur niveau de rejet de polluants.

Nolwenn Autret